Parlez-nous de l’histoire de la collection Toufic Sehnaoui
Cette collection a été acquise dans un premier temps par Toufic Sehnaoui et son épouse Nadia Abouhamad. Tous deux sont issus de la bourgeoisie chrétienne de l’industrie et de la banque à Damas. Ils furent pétris de la culture française diffusée durant le mandat Français au Liban et en Syrie par les écoles appartenant aux congrégations religieuses des Jésuites et des Franciscaines et s’intéressent particulièrement aux œuvres picturales de jeunes artistes Syriens et Libanais de l’époque. Après leur union en 1948 le couple va également voyager en France et ils vont non seulement acheter du mobilier français mais également des tableaux d’artistes de l’Ecole de Barbizon du 19e et de Paris au 20e siècle.

Suite au développement des affaires de la famille Sehnaoui au Liban et en même temps des nationalisations des secteurs industriels et bancaires ainsi que la fermeture graduelle des écoles des missions chrétiennes, le couple et leurs quatre enfants vont s’installer à Beyrouth à la fin des années 50 dans une villa de la rue de Verdun. En 1963 la famille va s’agrandir avec la naissance, de Paul. Ce dernier s’intéresse très tôt à l’Histoire de l’Art qui va le conduire à poursuivre des études d’archéologie. Il va par conséquent non seulement conserver cette collection mais l’enrichir d’acquisitions aussi bien à travers ses voyages en Angleterre, Egypte, France et Iran mais également à travers ces fréquentations des jeunes artistes libanais qui malgré la guerre qui faisait rage exposaient dans les galeries d’art à Beyrouth tout au long des années 80 et 90. Puis en 2010 Paul Sehnaoui va se lier d’amitié avec les jeunes artistes Syriens qui jouissaient d’une plus grande liberté au Liban. Avec la guerre en Syrie et plus tard la « Thawra » au Liban, il va s’engager encore plus en aidant les artistes exilés et en faisant l’acquisition d’œuvres d’artistes méconnus qui vont plus tard connaitre la célébrité aussi bien au Liban qu’en Europe. Trop tôt disparu, il fut un mécène avant-gardiste et précurseur dans la découverte de jeunes talents. Cette collection proposée à la vente dans le cadre de son appartement est le témoignage vivant de sa culture et sa connaissance de l’art pictural contemporain au levant. 

Combien de lots seront proposés.

Plus de 552 lots sont proposés à la vente dont 250 tableaux, aquarelles & lithographies de l’École libanaise, syrienne & européenne du XIXe, XXe & XXIe siècle. Ainsi qu’argenterie, objets d’art, mobilier, tapis & ouvrages sur l’art & l’histoire au Levant.

Quel est le type de lots qui se vend le plus ?

Les tableaux d’art se vendent le plus. Les préférences artistiques sont subjectives, les tableaux qui se vendent le mieux sont ceux qui répondent aux critères esthétiques personnels des acheteurs potentiels.

Dans cette vente, la collection de la famille Toufic Sehnaoui propose justement 250 tableaux.

Parlez-nous de votre parcours en tant qu’expert ?
Pour ce qui est de mon parcours d 'expert c’est d’une part grâce aux connaissances qui m’ont été transmises par feu mon père dans le domaine des arts d'Orient qui était lui-même antiquaire et expert et au contact des collectionneurs libanais. C'est à Paris, étant établi à côté de l’hôtel de ventes aux enchères à Drouot, que j’ai pu connaître et étudier les arts d'Occident aussi bien dans les ventes qu’à travers les expositions et bien sûr la visite des nombreux musées et des bibliothèques qui concernent le domaine des arts. C’est donc une expérience de plus de 40 années dans le domaine des arts aussi bien anciens que contemporains.

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