En seulement deux ans, Levon Ourishian a changé de vie. Cet ancien géologue pétrolier fabrique désormais des équipements de voyage et de plein air sous la marque The Stray Compass (@thestraycompass).
L’histoire commence sur Instagram. Randonneur et aventurier passionné, Levon Ourishian a l’habitude de poster des photos de ses escapades sur son compte et partage un jour sa première création. “Je voulais un sac pour moi que je puisse emporter en voyage, je ne trouvais rien qui corresponde à mon style, alors j'ai décidé de le fabriquer moi-même, puis je l'ai montré aux autres et les gens ont commencé à apprécier", explique-t-il.
Autodidacte, il apprend à tout fabriquer à la main, à partir de cuir et de toile de coton imperméable pour des produits adaptés à l’extérieur. Malgré la crise, la demande est présente et les amateurs sont au rendez-vous, séduits par des articles absents du marché libanais jusqu’alors. Face à l’essor de sa nouvelle activité, Levon Ourishian quitte son ancien travail pour se consacrer entièrement à sa marque et développe de nouveaux produits.
Sacs, chaussures, vestes, sacs de couchage et tentes… la gamme de The Stray Compass s’est étendue au fil du temps et continue de grandir pour offrir tous les essentiels aux activités de plein air. Ils sont maintenant deux personnes à gérer la production de A à Z, de la conception à la vente en passant par la fabrication. Les intéressés peuvent passer commande via Instagram, où sont régulièrement postées les nouvelles créations, qui se vendent à la fois au Liban et à l'étranger.
Tous ces produits sont fabriqués dans leur atelier à Antelias. « Je voyais que tout le monde quittait le pays, je me suis dit que je voulais essayer de tout faire ici et de survivre », confie Levon Ourishian, sourire aux lèvres. Mais produire au Liban n’est pas une mince affaire. La production navigue entre les coupures d’électricité qui interrompent la production pendant de longues heures et la difficulté de trouver les fournisseurs locaux qui disposent des matières premières nécessaires, importées de l’étranger.
Avec la crise au Liban, la production locale s’est développée avec de nouveaux designers qui fleurissent dans le pays. « Je vois beaucoup de petites marques qui apparaissent, maintenant qu’il est un peu plus difficile d'importer ». Une tendance qui peut être bénéfique à l’économie libanaise si elle continue de croître. "C'est la finalité, c'est ce que je souhaite, que davantage de gens se lancent, qu'ils n'abandonnent pas", poursuit-il.
Mais les confections libanaises pâtissent aussi d’une mauvaise réputation. « Avant, les gens avaient peur parce qu'ils doutaient de la qualité, ils se disaient "c'est libanais, ça va être mauvais" donc j'essaie d'utiliser des matériaux et des finitions de haute qualité pour faire disparaître cette perception », explique le créateur de la marque.
Avec ses produits, Levon Ourishian cherche aussi à encourager les Libanais à sortir et profiter de la nature. « Nous avons des paysages incroyables ici », conclut-il.
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