C’est plus de 50 oeuvres qui ont été projetées sur les écrans des salles de la Sharjah Art Foundation durant l’édition de cette année, allant du court au long métrage, en passant par les documentaires mais également des panels de discussions entre spécialistes du métier. Touchant principalement au Moyen-Orient, la programmation fait la part belle à la région. Le public peut ainsi découvrir le quotidien de deux jeunes femmes dans une Turquie en crise dans « The Great Istanbul Depression » de Zeynep Dilan Süren, plonger dans l’intimité historique libanaise avec « Errans » de Mira Adoumier ou se rappeler la douleur du conflit israélo-palestinien avec « Zindeeq » de Michel Khleifi. 

Organisé dans le très esthétique cadre de la Sharjah Art Foundation, ce festival du film à petite échelle s’impose principalement comme un lieu de rencontre d’amateurs du film d’auteur du monde entier.

Une programmation progressiste

Élément non négligeable pour un événement organisé dans un des Émirats les plus conservateurs du pays, Certains des films à l’affiche traitent de problématiques de genres ou de sexualité. De manière générale, la parole est librement donnée aux nombreuses réalisatrices, au sens figuré comme au sens propre, car plusieurs d’entre elles ont notamment été invitées à parler de l’égalité de genre et de la place de la femme dans le 7ème art turc. Au delà des récents progrès, il reste sans surprise du travail à fournir pour garantir une égalité des chances dans le milieu. Il est d’ailleurs intéressant de relever l’approbation générale des intervenantes lorsqu’Azra Deniz Okyay, réalisatrice turque venue présenter son premier long-métrage « Ghosts », explique qu’ « une réalisatrice doit travailler dix fois plus que son homologue masculin pour les mêmes opportunités ».