Le Centre du patrimoine musical libanais (CPML-Espace Robert Matta) situé au Collège Notre-Dame de Jamhour a pour but de rassembler, conserver et valoriser tout ce qui se rapporte aux musiques libanaises, à ses compositeurs et interprètes. Le CPML enrichit régulièrement ses collections en recevant des archives et de la documentation, de la part des compositeurs ou de leurs familles. Pour les lecteurs de l’Agenda culturel, le CPML ouvre régulièrement ses portes pour raconter et montrer ces documents émouvants, témoins uniques de la vie musicale au Liban.
Compositeur et chef d’orchestre, Garo Avessian apprend un peu par hasard l’existence du Centre du Patrimoine musical libanais. Alors qu’il fait des recherches pour une thèse sur le compositeur Boghos Gélalian, il se renseigne auprès d’Etienne Kupélian qui lui conseille de contacter le CPML où des archives de Gélalian sont conservées. C’est alors que Garo Avessian décide de déposer lui-même quelques pièces musicales de sa composition dans ce lieu « qui incarne l’immortalité des compositeurs libanais ». Garo Avessian a suivi sa formation musicale à Erevan où il étudie pendant six ans la composition et la direction d’orchestre. A son retour au Liban, Walid Gholmieh qui est à l’époque le directeur du Conservatoire national et le Directeur musical de l’Orchestre philharmonique du Liban lui confie ses premières représentations comme chef d’orchestre.
Le langage musical de Garo Avessian est plutôt néo-classique et il considère qu’il est très difficile, aujourd’hui d’apporter quelque chose de vraiment neuf à la musique. Dans son catalogue, il privilégie la musique de chambre car il préfère le dialogue de deux instruments à la masse orchestrale de la musique symphonique ce qui est paradoxal pour un chef d’orchestre !
Garo Avessian a déposé trois œuvres au CPML : une mélodie pour soprano et piano sur un poème de la renaissance en langue arménienne mais qui existe également en français et en anglais. Le compositeur aime le dialogue qui s’établit entre un texte si ancien et la musique du 21e siècle et considère que cette pièce mystérieuse doit être complètement dévoilée par son interprète. Il a également déposé une fugue à deux voix pour piano et une sonatine pour clarinette et piano en trois mouvements.
Au moment de partir, Garo Avessian découvre que le CPML conserve le premier piano du compositeur Bechara El Khoury et, extrêmement ému, s’y installe pour faire quelques minutes d’improvisation.
Avis donc aux inteprètes qui souhaitent découvrir la musique de Garo Avessian et lui donner vie car il ne suffit pas qu’une œuvre dorme sur une étagère et le rôle du CPML consiste également à encourager les musiciens dans la découverte du patrimoine musical libanais encore trop ignoré.
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