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Parce que le Liban restera toujours lumineux

14/10/2021|Gisèle Kayata Eid

C’était venteux, pluvieux et froid. 

C’était Paris, un 5 octobre et la belle esplanade de l’Institut du monde arabe était balayée par une bourrasque qui emportait parapluies et promeneurs égarés.

Et pourtant, à l’intérieur, un groupe grossissait au fur et à mesure que l’heure approchait. Une vingtaine de personnes (dont une même avec béquille) parlaient tous français, mais avec chaleur. Sans nul doute des Libanais : des lecteurs, des amis, des amateurs de l’Agenda culturel qui ont répondu à l’appel pour une visite guidée privée avec pas moins que l’organisateur de cette exposition : Claude Lemand.

Cela aurait pu être un tour à travers la centaine d’œuvres réparties sur trois niveaux différents dans les salles réservées de l’IMA pour cet évènement, mais en fait, c’était surtout un flot d’amour pour le Liban et ses artistes que nous a réservé ce philanthrope franco-libanais qui a réalisé avec cette installation, le plus cher de ses rêves : exposer « Les lumières du Liban », dans toute l’acceptation du terme. Le pays qui l’a vu naître, qui a bercé son enfance et sa jeunesse avait tant de ressources lumineuses en lui qu’il lui fallait restituer en ces temps si sombres, ce que le Liban a offert de mieux en matière d’art pictural. 

C’est ainsi avec un enthousiasme contagieux et une prolifération de détails et de précisions que cette grappe de Libanais installés à Paris a eu la fabuleuse chance de découvrir, de s’initier ou de retrouver ceux et celles qui ont enluminés leur monde de leurs pinceaux et ébloui le monde avec leur art. 

Infatigable, intarissable, envoûtant par sa mémoire des dates, des jalons de l’histoire individuelle des 55 artistes qu’il porte chacun dans son cœur, admiratif de leur vision, de leur technique ou de leur approche insolite, amarré sur Chafic Abboud qui l’a depuis toujours enchanté, Lemand surfe sur les toiles, les années, les tendances, pour nous offrir avec ses connaissances, ses mots, son enthousiasme, un voyage à ce Liban rayonnant que nous chérissons, baigné de lumière et de créativité. 

Mais Claude Lemand n’est pas seulement un galeriste, c’est surtout un collectionneur qui a fait don, lui et son épouse, France, de plus de 1500 toiles à l’Institut du monde arabe, dont 600 œuvres libanaises, en grande partie achetées aux artistes pour les encourager. Ces derniers pour remercier les mécènes généreux ont à nouveau offert aux Lemand de nouvelles toiles… 

 

Une chaîne d’amitié et de reconnaissance pour une synergie à triple volet : celle de Claude et France Lemand, celle des artistes libanais « lumineux », et un institut dédié au monde arabe qui a ouvert grandes ses portes au Liban pour offrir une exposition exceptionnelle qui balaie trois générations de peintres, sculpteurs, photographes et autres créateurs. 

Nous pourrions y ajouter fièrement un quatrième volet à cette merveilleuse leçon d’espoir, celui de l’Agenda culturel qui pousse les frontières de son effort à garder vivace la culture et l’art libanais en organisant des visites guidées de ce calibre hors du Liban. 

 

(L’exposition se tient jusqu’au 2 janvier 2022, à Paris, à l’Institut du monde arabe. Une grande vente aux enchères se tiendra à Paris le 18 octobre, à l’occasion de laquelle 60 artistes recevront 50 % du prix d’adjudication.)

 

Gisèle Kayata Eid

(Paris)

 

 

 

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