La jeune contralto se produit avec la soprano Louisa El Khoury et la pianiste Olga Bolun, dans un programme très inédit, consacré aux plus beaux duos de l’art lyrique à travers les époques. Elle répond aux questions de l’Agenda culturel.
Votre voix a évolué de mezzo-soprano à contralto ?
Oui, c’est une tessiture grave pour les femmes, plutôt rare et que les professeurs de chant n’encouragent pas beaucoup, car la plupart des rôles du grand répertoire lyrique sont destinés aux sopranos et parfois aux mezzo-sopranos. Mais pour les contraltos il n’y a pas grand-chose. En ce qui me concerne, en travaillant ma voix je me suis rendue que j’étais bien plus à l’aise dans cette tessiture et qu’elle me venait naturellement, sans forcer. Je peux chanter des heures sans fatigue vocale, ce qui me permet d’avoir plus de temps pour travailler tout ce qui concerne la présence scénique. La transition n’a pas été simple, mais je me sens maintenant tellement plus à l’aise !
Quel est le répertoire pour les contraltos ?
Tout d’abord bien sûr la musique baroque qui met cette voix très en valeur. Mais pas seulement. Il existe des pièces superbes pour contralto dans la musique russe chez des composteurs tels Borodine et aussi dans les opéras de Rossini ou chez Brahms et bien d’autres encore.
Qu’allez-vous chanter le 1er février à l’Assembly Hall ?
Un programme exclusivement consacré à des duos, forme vocale que j’ai toujours adorée et que l’on n’entend pas assez. L’esprit du concert, c’est la magie des voix de femmes qui s’entrelacent. Avec la soprano Louise El Khoury et la pianiste Olga Bolun nous allons interpréter un florilège qui ira de la musique médiévale, en passant par la Renaissance, le Baroque, jusqu’au classique, au romantique et au contemporain. Des œuvres de Barbara Strozzi, Morley, Vivaldi, Haendel, Mozart ; Mendelssohn (les six duos qui sont superbes), Rossini Britten, et le compositeur américain Heggie.
Quels sont vos projets ?
Un concert au printemps dans les jardins du Palais Sursock à Beyrouth ainsi que de multiples collaborations éclectiques avec des compositeurs et des interprètes libanais.
Que faut-il vous souhaiter ?
De pouvoir continuer à travailler ma voix jusqu’à acquérir cette fluidité naturelle qui est le rêve de tout chanteur. Je ne me cantonne pas forcément à l’opéra mais j’aime écrire et explorer la musique dans sa diversité, pousser les limites de mon « instrument » et aller au-delà.
Avez-vous un idéal musical ?
Oui, la contralto italienne Sara Mingardo que j’admire infiniment et qui est pour moi un modèle.
A savoir :
Daughters of this aged stream, duets through time
Jeudi 1er février à 20h à l’Assembly Hall
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