Les petites histoires du Musée National de Beyrouth #5
07/10/2021|Anne-Marie Maïla Afeiche
Les Souscriptions
Le Comité exécutif du futur musée des Antiquités et des Beaux-Arts a souvent eu à discuter des problèmes de parité et dès 1926 une partie des 1500 livres turques or collectées sera transformée en dollars américains avec 3,1/2% d’intérêt, vu que la Banque de Syrie et du Liban ne donnait alors aucun intérêt pour les dépôts en livres turques.
Par conséquent, les fonds récoltés pour la construction du musée seront régulièrement convertis en or. Les décisions sont prises par les membres du Comité Exécutif qui pencheront à grande majorité vers le maintien des fonds en or plutôt qu’en livres Libano-syriennes, tout en conservant un compte courant pour ces dernières à la Banque de Syrie et du Grand Liban. Des campagnes de propagande sont organisées régulièrement pour attirer les nouvelles souscriptions en soutien au futur musée national. Plusieurs commissions avaient été formées à cet effet pour poursuivre les campagnes dans toutes les régions du Liban.
A l’étranger et pour toucher la diaspora libanaise et les sensibiliser à la participation de ce nouveau projet national, des sous-comités se sont constitués : en Egypte (Abdalla Pacha Sfeir, le Comte Aziz de Saab) en Italie (Joseph Saad Hoyeck), en France (Choueiri Ghanem, Dr Alfred Khoury), en Angleterre (Khalil Ghalié à Londres, Fadlo Hourani à Manchester), aux Etats-Unis (Naoum Moukarzel) et en Argentine (Antonio Arida).
En décembre 1929, le comité est informé que le Gouvernement a augmenté sa contribution à la construction, qui était fixée à 22.000 livres syriennes à l’origine, à 75.000 livres. De plus, il s’engage à voter annuellement les crédits nécessaires jusqu’à l’achèvement du projet.
La collecte des fonds se poursuivra au fil des années et un nouvel appel à contribution sera initié en février 1934, juste avant la commande du tableau d’honneur comprenant les noms de l’ensemble des souscripteurs et donateurs. Ce tableau en bronze sera placé à droite de l’entrée du musée.
Force est de constater que dans les années 1990, le Musée national a été particulièrement soutenu par la Fondation nationale du Patrimoine dirigée par la Première Dame alors, Mme Mouna Hraoui. Au lendemain de la guerre civile, le pays se relevait difficilement des décombres et d’autres priorités mobilisaient certes les efforts publics et les financements de tout bord. C’est en effet la volonté, la vision et le dynamisme de personnes qui, comme par le passé, avaient cru en la nécessité de soutenir notre musée national, qu’il a pu poursuivre sa mission. Une autre plaque de donateurs fut alors placée en 1999 à gauche de l’entrée du musée.
A SUIVRE….
ARTICLES SIMILAIRES
Comprendre les musées au Liban, des récits en construction
Anne-Marie Maïla Afeiche
14/02/2024
Sous le soleil de Saida
Camilla Mina et Lilia Geha
31/07/2023
Le numéro spécial Tripoli mis à l’honneur par l’ambassade de Suisse
06/07/2023
Nadine Panayot, à la tête et au cœur du Musée Archéologique de l’AUB
Maya Trad
05/07/2023
La citadelle de Sanjil, juste en haut
20/06/2023
Achèvement de la réhabilitation du temple de Jupiter
29/05/2023
Mim, le musée qu’on aime aimer
25/04/2023
Le Musée Mikhail Naimy
27/06/2022
Lire l’avenir dans les fossiles
Léa Samara
09/06/2022
Les petites histoires du Musée National de Beyrouth #9
Anne-Marie Maïla Afeiche
23/05/2022