Sur une colline qui porte le nom de Tallet el Druze, bien à l’abri des sonorités urbaines, la Maison de la Communauté druze, inaugurée en 1952, est nimbée d’une lumière paisible. Tout près, Snoubra, qui porte le joli nom d’un arbre, le pin, bouillonne. Pas vraiment distinct de Hamra la tentaculaire, le quartier bruit de mille interjections et klaxons.
Sur la route principale, Omar propose ses fruits et légumes aux passants pressés. « Je suis là depuis vingt-cinq ans. Je vais choisir mes légumes à quatre heures du matin à souk el Khodra près de la cité sportive. J’ouvre mon échoppe à 6h30. On était vingt légumiers dans cette rue et il ne reste plus que moi. Les temps sont durs et les habitudes ont changé. Les gens préfèrent acheter dans les coopératives. J’ai quatre enfants et je gagne à peine de quoi manger. »
Barbar Khazen… À l’origine, une simple écurie construite au temps du mandat français pour abriter quelques beaux étalons et qui a pris le nom du commandant en chef de la troupe libanaise sous le régime ottoman. Avec la disparition des hauts dignitaires possédant ces chevaux, le bâtiment a été reconverti, d’abord en garde à vue pour détenus en attente de leur transfert, de leur condamnation, puis ne prison pour femmes, après l’ajout de quelques « chambres », de nouvelles cellules guère plus larges que les stalles des chevaux d’origine. En mais 2008, l’administration de la caserne de Barbar Khazen, répondant aux injonctions des associations de défense des Droits de l’Homme, a reconverti les locaux de la prison pour femmes en bureaux destinés aux gradés de la caserne. Les bulldozers ont détruit les murs et cloisons intérieures de ces cellules qui ont abrité tant de misère humaine. Les anciens bureaux sont devenues par ailleurs la prison des femmes avec néanmoins des cellules bien plus confortables et plus aérées.
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