Les petites histoires du Musée National de Beyrouth #1
20/07/2021|Anne-Marie Maïla Afeiche
La vision, le nom
C’est le 10 décembre 1923 lors d’une séance tenue à la Bourse de Beyrouth, que se réunissent pour la première fois, des « personnes choisies parmi les notables et le comité des anciens élèves des écoles supérieures ». Le but de cette réunion est de procéder, par bulletin secret, à l’élection des membres du Comité général de ce qui sera le Musée national de Beyrouth. Furent alors élus : Albert Bassoul, Dr. Mawfik Beydoun, Aref Beyhoum, Georges Corm, Omar Daouk, Jean Debs, Camille Eddé, Cheikh Youssef Gemayel, Dr. Ghosn, Marius Hanemoglou, Hassan Bey Makhzoumi, Alfred Bey Sursock, Jacques Tabet, Georges Vayssié et Assaad Bey Younès. Ce comité verra l’adhésion de nouveaux membres au fil des années, notamment de celles d’Ali Bey Joumblatt et d’Henri Pharaon. A partir de là, un comité exécutif et une commission furent chargés d’en élaborer les statuts. Le but premier de ce comité était alors la création au Liban d’un «musée national d’antiquités et des Beaux-Arts » selon l’intitulé initial. Cet objectif fait suite à la décision du mandat stipulant que « le produit des fouilles faites sur son sol demeure propriété nationale». Il apparait alors comme une « impérieuse nécessité d’offrir aux richesses exhumées un asile (sic) approprié qui soit sûr et stable ».
Le patronage du futur musée est offert dès 1924 au Général Weygand, alors Haut-Commissaire de France au Levant. Celui-ci acceptera en souscrivant aussitôt pour la somme de 10.000frs. Diverses commissions furent alors chargées de mener la souscription auprès des Libanais d’une part et de la diaspora de l’autre, par le biais de sous-comités à l’étranger, avec l’appui des agents diplomatiques français, notamment en Egypte, en Italie, en France, en Angleterre, aux Etats-Unis, en Argentine et au Brésil.
Une clause particulièrement intéressante stipulait que dans le cas où jusqu’au 31 décembre 1927, le comité n’avait pas réussi à réaliser le but qu’il s’était proposé, les fonds seraient remboursés auxsouscripteurs avec les intérêts consentis par la banque où ils avaient été déposés. Les fonds récoltés par le comité étaient transférés en francs, mais en 1924 vu la grande baisse de cette monnaie il fut décidé que la conversion se ferait en or….une partie des fonds sera même convertie en dollars américains à partir de 1927…
S’il est vrai que cette période préludant à la création du musée est essentiellement marquée par la recherche des fonds nécessaires, il n’en reste pas moins que ce qui occupe également le comité est la recherche du choix du terrain où sera érigé cet important monument. Trois emplacements sont alors suggérés : La parcelle du Parc des Pins, située sur la route de Damas, la parcelle du terrain situé à l’est du Haut-commissariat et le jardin situé vis-à-vis des Arts et Métiers.
A SUIVRE….
Anne-Marie Maïla Afeiche
Directrice générale
Conseil général des Musées

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