Elles m’épatent.
Alors qu’enfin les médias internationaux s’intéressent à notre révolution et que notre chaîne humaine de 170 km a suscité leur respect et leur admiration, moi c’est à nos jeunes femmes que je tire spécialement mon chapeau.
Non pas que mon peuple est en reste, je sais que les Libanais sont responsables, courageux, résilients, tolérants, confiants en leur destin et en leur Dieu… Et bien que je sois fière de leur récente cohésion, je connais leurs qualités profondes. Mais c’est la nouvelle génération de femmes trentenaires qui me sidère.
On a longtemps chanté la mère libanaise, socle de la famille. On a vanté à l’international et dans tous les milieux, l’élégance, le charme de la belle Libanaise. Mais aujourd’hui, dans la rue, derrière les micros, sur les podiums, ce sont elles qui raflent les honneurs.
Décidées et intrépides, toutes communautés confondues, elles n’ont pas hésité à foncer, à manifester, à réclamer, à ériger leur corps en barrage… Mais elles ont su aussi prendre la parole pour défendre une cause ou tout simplement tenir tête à des machos du temps de Mathusalem, encore plantés dans un décor qu’on veut abolir. Cohérentes, précises, logiques, éduquées et ambitieuses, bourrées d’aplomb, d’éloquence et du sens de la répartie, déterminées, ces « Amal Clooney » passionnées et authentiques, ont un superbe étonnant. Bouche et ongles maquillée et vernis -en sus-, elles portent en elles tous les prémices de la société qu’elles défendent et qui leur ressemble : Une société où la compétence, la connaissance, l'égalité et la justice auront enfin droit de cité.
Jeunes femmes libanaises, je vous aime.

Photo © Olga Safa