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Quel est le message que veut envoyer le Festival de Baalbeck en organisant ce concert tout à fait atypique malgré toutes les immenses difficultés que l’on connaît ?

Ne pas baissez les bras! Le secteur culturel est en grande difficulté, comme le reste du pays d’ailleurs, nous voulons le maintenir vivant. Pour donner une telle envergure au projet, il nous fallait tout aussi bien le soutien de l’Etat que celui du monde de l’Art, de la Culture et de la Communication.. 

Les participants au concert (artistes, prestataires de services, médias …) ont tous accepté de donner leur temps, leur travail, leurs services, sans rémunération, pour aider à lancer ce grand cri de résilience. Mais soyons clair, cela ne veut pas dire qu’ils devront ultérieurement travailler gratuitement... ce sont des personnes qui doivent nourrir leur famille, vivre dignement. Leur travail et leur créativité ont donc un prix... Il faut que le secteur retrouve de par lui-même son dynamisme car il est un des poumons du pays, tout en espérant que l’Etat prenne conscience de son importance et élabore une politique culturelle efficace et durable.  

Ce mouvement de solidarité va permettre au « son de la Résilience » d’atteindre chaque foyer, au Liban et à l’étranger, à partir du plus beau cadre du pays, construit par nos ancêtres, les temples de Baalbeck.

Si le virus du COVID-19 persiste, il faudra aussi apprendre à s’organiser différemment. Notre initiative applique les mesures sanitaires nécessaires, avec l’aide d’un consultant spécialisé, afin d’être un exemple pour d’autres événements. Nous donnons rendez- vous le dimanche  5 juillet à 21h à tous les Libanais pour regarder et écouter le concert qui sera filmé dans le temple de Bacchus et retransmis en direct sur leurs écrans, en leur demandant de hausser le son de la musique ....

 

Qui sont les participants et quel est le programme ?

Le Festival de Baalbeck est le producteur de ce spectacle. Ensemble, avec le maestro Harout Fazlian, qui a initié le concept, et le scénographe Jean Louis Mainguy, nous travaillons d’arrache-pied pour donner un concert digne de la grandeur du projet. L’Orchestre Philharmonique libanais est au cœur de l’évènement, avec les chœurs de l’Université Antonine, de l’Université NDU et la chorale Sawt al Atik. De jeunes musiciens libanais, l’acteur Rafic Ali Ahmad et la troupe de danse Charles Makriss participent également au projet. La scénographie s’appuie sur des images d’archives et des créations visuelles. Le programme inclut des morceaux de musique classique, de musique pop, et de de musique libanaise. Pour cette dernière partie nous travaillons avec les compositeurs Ghadi et Oussama Rahbani. Le concert durera 55 minutes. 

 

Comment peut-on y assister virtuellement ?

Sur toutes les chaines libanaises, qui se sont donné le mot pour retransmettre ensemble en direct le concert. Il sera aussi retransmis en direct sur nos réseaux sociaux et sur le réseau panarabe ShahidVIP. La chaine  MBC4 le reprendra en différé et nous sommes en négociation avec Mezzo et d’autres chaines étrangères. 

 

Est-ce que vous pensez que cette expérience ouvrira la voie à un nouveau mode de concerts, de spectacles ?

Il faut que la vie culturelle reprenne en s’adaptant aux contraintes sanitaires et économiques. Rien ne sera facile, et le manque de moyens financiers va être très pénalisant. Nous allons devoir nous réinventer. 

 

Le festival avec ces différents programmes et ouvert au public n’aura pas lieu cette année pour des raisons évidentes, quelle a été la réaction des habitants de la région devant cet état de fait?

Les habitants de Baalbeck sont surement déçus de ne pas avoir un Festival avec public. La saison touristique et festivalière de l’été constitue un des moteurs socio- économique essentiel pour la région. Mais ils comprennent les raisons et restent fiers de voir Baalbeck et ses temples comme un  lieu emblématique, le drapeau culturel du Liban. Ils seront surement devant leurs écrans, et j’espère que ce soir-là l’électricité de l’Etat ne sera pas coupée. 

Dans un contexte général et non pas culturel et à votre avis, pensez-vous que le peuple libanais doit continuer à être encore aussi résilient et ou devrait-il dire : ça suffit ?

La résilience ne suffit pas, même lorsqu’ il s’agit de Culture. Nos voix s’élèvent partout. Je suis fière d’être à la tête d’un groupe de presse qui n’accepte pas de se taire et qui cherche tous les jours à dénoncer les abus et le manque de responsabilité de nos politiciens. Et je remercie l’élan de nos journalistes qui font un travail formidable dans ce sens. 

Chacun doit se battre, s’exprimer, faire face à une situation qui devient presque insurmontable. Le pire est la dépression, donc à chacun de réagir comme il le peut pour ne pas y sombrer. Le changement peut se faire par la rue, à travers les médias et surtout par les urnes. Je crois encore en la démocratie, même si elle est très égratignée, et je hais la violence et le pouvoir des armes. J’espère qu’une réelle prise de conscience se réveillera dans chaque Libanais aux prochaines élections, loin des contraintes confessionnelles qui plombent le système. 

 

Pour en savoir plus, cliquez ici 

 

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