Parcours de Claude Hindié Zouein
Claude Hindié Zouein naît en Syrie en 1939. Son père, Etienne Hindié, est le procureur général d’Alep. Sa mère, Marcelle Ghazalé, grandit dans la demeure familiale éponyme qui deviendra un monument classé dans les années cinquante dont l’historique est conté par l’ouvrage « Alep, la maison Ghazalé, histoire et devenirs » (éd. Parenthèses).
En 1957, la participation remarquée de la jeune femme à la foire du coton d’Alep lui permet d’obtenir un prix de peinture. Sa famille l’encourage à poursuivre ses études au Liban, elle y rencontre en 1963 son futur époux, Labib Zouein qui sera le Président de la première chambre de la Cour de Cassation. L’étudiante décroche son diplôme en architecture d’intérieur (ALBA) et enseigne la ronde-bosse à l’institut des Beaux-Arts de l’université d’Alep. Elle s’installe au Liban en 1967.
Le talent de la peintre s’inscrit dans l'école Levantine. Les paysages sont les ambassadeurs de la peinture en plein air. Illustrés par une créatrice respectant les traditions ancestrales, les personnages s’ancrent dans un cadre historique. La plasticienne jongle entre les médiums.
Ses œuvres figurent dans les collections des banques Audi, Société Générale, Crédit Libanais et BEMO ainsi qu’au club privé l’A.T.C.L.
Exposition
La première période de l’artiste croque Rome, Paris, Istanbul. Ses paysages urbains s’étendent de 1967 à 1977. Il s’agit d’encre de chine avec lavis et d’encre de chine sur papier. À partir de 1978 et jusqu’en 1990, Claude Hindié Zouein produit des thèmes variés en huile et en aquarelle. Dès 1992 et jusqu’en 2005, ses orientales -fruit de recherches dans les ouvrages d’art- réalisés au rapidographe (outil du dessin technique et industriel) sont dotées d’une luminosité unique. De 2001 à 2010, ses aquarelles dévoilent les paysages libanais. Depuis 2011, l’artiste se consacre exclusivement à l’abstraction.
La transparence de l’aquarelle immortalise ici la nature in situ : la beauté de l’environnement est captée sur le moment. L’huile intimiste concerne principalement les paysages et le patrimoine architectural. Les touches visibles et les empâtements, tout comme le traitement des lignes, intronisent la fluidité esthétique. Le graphisme précis de l’encre rend compte de la précision urbaine avec une justesse inégalée.
Au sein des pratiques picturales exposées, les registres traditionnels du terroir interrogent la pérennité du mode de vie, livrant un hommage au patrimoine culturel national. Peindre le visible pour en dégager une atmosphère chaleureuse, baignée de lumière, apparaît comme le parti-pris. Les orientales s’inscrivent dans l’iconographie de l’oisiveté dans un jeu de matière alternant entre les superpositions et la transparence. La peintre assume son geste dissolvant la forme au fur et à mesure de sa pratique. Dans le cadre d’une distorsion volontaire de perspective, la couleur s’affirme en sa qualité propre.
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