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Iwan Maktabi à la biennale Design Doha

06/04/2024|Jasmine Karkafi

En février dernier, la Biennale Design Doha du Qatar a rencontré un vif succès auprès des amateurs de design du monde entier. Le programme d'ouverture, qui comprenait des expositions d'artistes de toute la région MENA, présentait "Forgotten Spaces", une exposition interactive conçue par Thomas Modeen et Architects Independent. Cette exposition s'inscrit dans le cadre d'une collaboration spéciale avec Iwan Maktabi, basé à Beyrouth, expert de longue date dans la fabrication de textiles de luxe.

Cette installation s'intéresse aux espaces intérieurs que nous oublions presque toujours, voire que nous négligeons. Que signifierait l'aménagement des coins et recoins sombres d'une maison ? D'apporter de la fonctionnalité aux coins hors de portée ? Grâce aux étonnants motifs géométriques des tapis soigneusement confectionnés et à l'ingénieuse innovation architecturale, la nature distincte de la collaboration est exactement ce qui rend ce concept si unique. Pour la première fois, Iwan Maktabi a été invité à créer des tapis dans une optique de déconstruction, le design incitant à la métamorphose du bidimensionnel. Ce qui fonctionne d'abord comme un tapis géant est ensuite restructuré en un ensemble de meubles pour des espaces oubliés.

Ce projet est le premier de la série "Terminal G" d'Iwan Maktabi, où "G" signifie Golfe, qui met en lumière des œuvres de cinq des États du Golfe. Dans mon entretien avec Chirine Maktabi, l'une des trois de la fratrie représentant la troisième génération d'Iwan Maktabi, nous évoquons la collaboration avec Architects Independent pour ce projet.

 

Est-ce la première fois que l'on vous demande de déconstruire des tapis et de transformer leur forme visuelle de manière aussi spectaculaire ?

Oui "Forgotten Spaces" fait partie de la série Terminal G, qui est un projet vieux de quatre ans. Avec Thomas Modeen, c'est le premier designer qui a voulu démanteler un tapis, et lorsque vous le démantelez, il devient un tapis de prière ou quelque chose d'entièrement différent.

 

Comment s'est déroulé le processus de déconstruction des tapis ?

Les tapis ont d'abord été fabriqués en une seule pièce. Ensuite, des formes spécifiques ont été soulignées par un trait plus épais et découpées dans notre atelier de Beyrouth pour en faire des tapisseries destinées à occuper les espaces oubliés.

 

Pouvez-vous m'expliquer le processus créatif entre votre équipe et Architects Independent pour mieux comprendre comment vous avez finalisé les dessins ?

Thomas Modeen a eu l'idée d'un tapis qui pourrait être fragmenté en plusieurs morceaux et qui, une fois assemblé, donnerait le tapis qui recouvre le sol.

Il s'est inspiré de l'idée que les moments particuliers et les voyages que nous vivons tout au long de notre vie, font notre vie. Il nous a fourni des croquis initiaux, sur lesquels nous avons collaboré pour concrétiser sa vision, en tirant parti de notre expertise et de notre savoir-faire dans le domaine des tapis. L'équipe de Iwan Maktabi a adoré travailler avec lui, car l'esprit d'un architecte est très systématique et organisé.

"L'histoire vous aide à créer plus..." Si l'on étudie le tapis dans l'histoire, on s'aperçoit qu'il a été utilisé à de multiples fins. Différentes tribus utilisaient les tapis pour séparer les tentes, ils étaient utilisés pour manipuler les céréales à l'arrivée des récoltes, etc. Dans les palais, les tapis étaient commandés pour servir de portes avec des fentes pour entrer. Nous avons créé une approche moderne de ces différentes utilisations du tapis, bien que les coins de méditation soient un nouveau concept.

 

Enfin, vous avez mentionné les espaces de méditation et les tapis de prière. Pouvez-vous énumérer toutes les fonctions différentes qui découlent du tapis déconstruit ?

Nous ne nous sommes pas contentés de couvrir les sols, Thomas a donc canalisé sa créativité en utilisant le génotype original pour en extraire des tapisseries destinées à occuper les coins des pièces, les embrasures de portes, les encadrements de fenêtres et même les espaces de méditation personnels. Le tapis est découpé en : Couloir, Entrée de porte, Tapis de prière ou de méditation, Coin et Restants qui peuvent être utilisés comme tapisseries murales.

L'exposition "Forgotten Spaces" a eu lieu du 24 février au 30 mars à Doha. La série Terminal G est destinée à voyager dans différents pays de la région, sans tenir compte des frontières, car Chririne explique que le processus créatif lui-même n'est pas lié à une langue spécifique ou à une ligne de démarcation.

 

À savoir : L'exposition "Forgotten Spaces" sera présentée durant le festival WE DESIGN Beirut en mai.

 

Photos @Iwan Maktabi

 

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