Soleil, soleil, je suis née dans tes bras, Soleil, soleil, Soleil ne m'oublie pas, chante Dalida, une fille du soleil, italienne, née en Égypte, avant d’acquérir la nationalité française.
Bénéfique, vivifiant, le soleil qui nous aide à estomper nos chagrins et nos soucis, et dont la lumière salvatrice nous rend légers, nous anime d’une énergie sans cesse renouvelée en renforçant notre joie de vivre.
Et dire que ses rayons nous parviennent des confins de l’univers, d'un soleil situé à 150 millions de km environ, mais qui ne prend que 8 minutes 20 secondes pour parvenir chez nous à la vitesse de 300 000 km/s, tandis que nous les Terrestres, gravitons autour de notre astre à la vitesse de 30 km/s, dans un vertigineux ballet intersidéral au cœur duquel nous nous trouvons.
Méditerranéens que nous sommes, nous avons la chance et le privilège de vivre sous la lumière d’un soleil abondant qui nous éclaire 300 jours par an, dix mois sur douze et nous procure un sentiment de légèreté, nous rassure, nous console. Une semaine de mauvais temps consécutive en hiver, et nous voici las, moroses, tristounets, l’éclat du soleil nous manque. Après plusieurs jours de grisailles, lézarder sur une terrasse quelques minutes en plein air par beau temps, et nous voici plus guillerets, plus légers.
Mais quelles sont longues et tristes nos nuits dans des moments d’épreuves, de tristes événements, deuils, maladies, départ de nos aimés pour des contrées lointaines, nuits angoissantes, oppressantes, parfois. La nuit tout m’apparaît immense, se plaint Salvatore Adamo, certes, l’obscurité amplifie, intensifie la morosité des états d’âme et quand pointe la lumière à l’aurore, un sentiment de soulagement, un certain allégement nous enveloppe. La clarté lumineuse remet du baume au cœur et le rend moins gros.
En Scandinavie, notamment en Norvège, un hiver passé dans le frimas et la neige laisse un souvenir indélébile. Durant la saison froide, la nuit prend le pas sur le jour et charrie avec elle l’obscurité et de longues journées enténébrées aux ombres allongées, faiblement éclairées par les lueurs pâlottes d’un soleil de midi jamais vertical, qui reste sous l’horizon et qui dure entre 08:00h et 14:00h, une clarté à peine perceptible, une esquisse d’éclairage diurne dont l’intensité est comparable à celle du crépuscule en Méditerranée. Ces journées où le soleil ne se lève jamais vraiment tout à fait, sont interminables. Être privé de soleil durant trois mois d’hiver finit par donner des idées noires. Il n’est pas étonnant que la dépression hivernale, trouble affectif saisonnier, pathologie qui n’existe pas sous l’équateur, touche en Suède 80% de la population.
Par chance, il n’en est pas ainsi chez nous. Que serions-nous sans le soleil dans notre Levant, terre de conflits où chaque jour est une lutte contre les vices et vicissitudes de la politique, la pollution de l’environnement, les incongruités de l’administration, l’insécurité, l’incertitude de lendemains qui déchantent ? Par bonheur, la lumière nous donne de la force, du peps, à notre insu peut-être, nous en avons tant besoin pour supporter la médiocrité ambiante, les crises répétées, la survie qui est devenue notre lot quotidien.

Quand arrive l’heure du crépuscule, c’est en majesté par des tableaux célestes clairs obscurs que l’astre du jour tire sa révérence en allant éclairer d’autres terres aux confins de la terre. Et c’est grâce à lui, que nous disons, au revoir, demain est un autre jour. Dans "Soleil", un titre de Tash Howard et Sandy Alpert, traduit et interprété par Françoise Hardy et Alain Souchon, Françoise lui rend hommage, Soleil je t’aime, et pour toujours, tu es fidèle. Certes, chez nous, par bonheur, le soleil radieux est toujours au rendez-vous.
(Photos Dounia Mansour Abdelnour)
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