En 1864, Baudelaire écrivait dans « Enivrez-vous », « Il est l’heure de s’enivrer ! Pour n’être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise ». C’est ce poème qui a donné l’idée du titre du Festival « De vin et de musique ».
Né l'année passée d’une belle initiative du compositeur libanais Khaled Mouzanar, le Festival a redonné vie et a fait connaître la Citadelle de Smar Jbeil, tout en mettant en valeur le vin de la région de Batroun. Devant le succès de sa première édition, le Festival revient cette année, du 28 au 30 juillet à la Citadelle.
Au programme, l’ensemble baroque Consort Gabetta et son fondateur le violoniste Andres Gabetta. Ils vont interpréter un répertoire qu’ils maîtrisent avec une grande précision, les Quatres Saisons de Vivaldi ainsi que les Quatres Saisons d'Astor Piazzolla avec au bandonéon Mario Stefano Pietrodarchi.
Au coucher du soleil, à partir de 19h, les festivaliers pourront déguster du vin local de la région de Batroun. Le concert aura lieu à l’intérieur de la citadelle, à 20h. Juste après, la soirée continuera avec du vin accompagné d’hors-d’oeuvre.
Au programme aussi, “la cinquième saison”, une pièce composée spécialement pour le Festival par Khaled Mouzanar et qui sera interprétée par les mêmes musiciens, pour la première fois. Il s’agit d’une composition en trois mouvements, le premier mouvement décrit « l’hiver nucléaire » ou un climat d’hiver post-apocalyptique, le deuxième explore le thème de la nature qui devient furieuse. Le troisième mouvement est inspiré de la solitude de l’homme face à la nature.
« J’ai eu l’idée de cette cinquième saison car aujourd’hui on vit dans un monde où les saisons n’existent pratiquement plus, à travers ces températures extrêmes, on perd la différentiation de saisons. En même temps, cette idée d’effondrement politique, sécuritaire, culturel, et économique de ces dernières années est présent dans cette œuvre, mélangé à l’effondrement climatique. »
Genèse du festival
Lors des deux années de confinement, le compositeur et sa famille vivaient dans la région, dans une ferme, à seulement quelques minutes de la belle citadelle. Khaled Mouzanar s’attache à ce lieu et c’est pour cette raison qu’il décide de créer ce festival ; pour aider à la restauration de cette citadelle historique et aider les petites entreprises agricoles de la région à résister dans cette période difficile.
« La création du festival, c’est autant mon amour pour la nature que mon amour pour la musique. Ça m’a donné envie de partager cette manière de vivre et en même temps, d’y unir ce que je sais faire le mieux : la musique. »
Le vin et la musique, un point commun ?
Khaled Mouzanar nous explique qu’il a essayé d’expérimenter l’idée d’écouter le vin, de donner à chaque parfum une note de musique particulière, ce qui lui a fait comprendre qu’il y avait un rapport intime entre la musique et le vin. En effet, on parle de notes dans ces deux arts.
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