Du 1er au 11 novembre, la compagnie de théâtre Zoukak organise sa biennale. Au programme, des pièces de metteurs en scène internationaux comme Milo Rau ou Stanislas Nordey, des workshop, de la danse et une question très contemporaine : Comment redéfinir l'identité à l'heure de la mondialisation et des flux migratoires ?
Il paraît loin le temps où la compagnie fondée en 2006 partageait ses bureaux dans un petit appartement. Récompensée par le prix Culture pour la paix de la Fondation Chirac l'an passé, Zoukak, désormais installée dans des locaux à la Quarantaine, a pris une nouvelle dimension pour s'imposer comme une référence dans le milieu artistique libanais et au Moyen-Orient.
‘‘Le style Zoukak c'est un théâtre qui discute le statu-quo, qui s'interroge sur sa place dans le monde et qui questionne le monde autour de lui tout en restant enraciné dans la culture libanaise’’, résume Omar Abi Azar, co-fondateur du studio Zoukak. Cette année, pour la deuxième édition de sa biennale, la compagnie s'intéresse à ce qui fait l'identité : ‘‘C'est une question centrale aujourd'hui. Et le Liban est le bon endroit pour l'évoquer. Qu'est ce qui fait société ici ?’’
La crème du théâtre européen
Pour se faire, le festival accueillera, entre autres, des grands noms du théâtre contemporain. Le metteur en scène suisse Milo Rau, dont les productions traversent le monde entier donnera une représentation de sa pièce ‘Breivik's statement’ (le 4 novembre à 21h00) et participera à un masterclass ainsi qu'un débat. Deux de ses films seront présentés au public : ‘The Congo tribunal’ et ‘The Moscow trial’.
Le Français Stanislas Nordey présentera une lecture théâtrale du livre ‘Qui a tué mon père’ (le 4 novembre à 16h00) adapté du dernier texte du jeune écrivain français Edouard Louis, auteur du livre à succès ‘En finir avec Eddy Bellegueule’ et participera lui aussi à un masterclass ainsi qu'un débat avec Roger Assaf.
Lors de l'édition 2016 de la biennale Zoukak, déjà, les spectateurs avaient pu apprécier la venue du metteur en scène allemand Thomas Ostermeir. ‘‘Les grands metteurs en scène européens actuels s’intéressent beaucoup à ce qui se passe de ce côté de la méditerranée, se réjouit Omar Abi Azar.
Ils cherchent les origines des problèmes qu'ils rencontrent chez eux, notamment au niveau des réfugiés. Il y a aussi des passerelles avec les États-Unis. Le Moyen-Orient vit dans un état de guerre, mais à leur façon les USA aussi. Dans la ségrégation sociale, raciale ou le rapport aux armes’’.
Côté théâtre libanais, le festival commencera avec ‘Manwatching’ en préouverture (31 octobre à 21h00). Dans cette performance, un homme lit le texte au contenu explicite d'une femme qui évoque ses désirs sexuels. L'acteur découvre le contenu en même temps que le spectateur.
La compagnie Zoukak présentera quant à elle son spectacle ‘Two hands and a hand’ (9 novembre à 21h00), une réflexion sur le pouvoir, l’obéissance et le culte de la personnalité, librement adapté de textes de Shakespeare, dirigée par Lamia Abi Azar, Omar Abi Azar, Junaid Sarieddeen and Maya Zbib. Le festival tirera sa révérence avec ‘Untitled’ le 11 novembre à 21h00, une performance jouée par d'anciens prisonniers dans les geôles syriennes, fruit de douze sessions de workshop réalisées en partenariat avec la compagnie Zoukak et l'ONG UMAM qui travaille sur les questions mémorielles.
A signaler que l'entrée du festival sera gratuite pour les étudiants, les personnes sans emploi, les artistes et les travailleurs domestiques : ‘‘Notre travail ne s'adresse pas à la seule communauté intellectuelle, conclut Omar Abi Azar. Il n'y a pas de vrai public s’il n'y a pas toutes les composantes de la société qui sont dans la salle. La culture est un droit, pas un privilège’’.
L'intégralité de la programmation en cliquant ici
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