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La soprano Rima Tawil en concert à Paris. Rencontre

11/05/2019|Zeina Saleh Kayali

 



Qu'allez-vous chanter le 15 mai à la Salle Gaveau ?
Je reviens à la Salle Gaveau pour la 8ème année consécutive. J'aime bien cette salle non seulement parce qu'elle est l'une des plus prestigieuses de Paris mais surtout parce que c'est l'occasion de voir, dans le public, un grand nombre de Libanais qui n’ont pas l'occasion de me suivre ou de m'écouter quand je chante en dehors de Paris ou en dehors de la France. C'est devenu donc un rendez-vous annuel qui me rend très heureuse. Cette année, mon répertoire classique habituel restera dans les vestiaires pour me permettre de présenter la 3ème édition d'Orientarias, créations lyriques en arabe.

Aurez-vous des instrumentistes autour de vous ?
Ce sera un concert avec orchestre et chœur. Une formation musicale de 14 musiciens a été créée pour l'occasion et a pris pour dénomination "Ensemble Orientarias". Elle sera dirigée par le jeune Chef franco-libanais Marc Hajjar. Il y aura également un chœur d'une trentaine de chanteurs, l'Ensemble de Saint Christophe de Javel dirigé par Louis Gal. Quant au programme, il y aura bien évidemment des airs d'Orientarias que le public connaît déjà mais également plusieurs créations. Je chanterai par exemple pour la première fois Elles, l'hymne aux mères de Ruchdi Maalouf que nous avons tous appris à l'école au Liban, Rabbi Saaltoukabismihinna… L'académicien Amin Maalouf m'a aimablement donné l'autorisation d'utiliser ce beau texte de son père en m'offrant également une traduction française de sa propre plume. J'ai demandé à la talentueuse compositrice franco-libanaise, Rania Awada, de le mettre en musique. Je pense que le public va adorer. Il y aura aussi un air, Al Janah al maksour, l'Aile brisée, qui est une ode au handicap aussi de Awada avec un texte de Farès Khachan. Un autre nouvel air, Biladi, de la composition de l'ami Joseph Khalifé avec l'orchestration de Paul Khalifé et le texte d'Henri Zogheib. Egalement des airs sur l'amitié et sur l'amour de la composition d'Eros Babylone avec les textes de Camille Tawil et d'autres airs encore…

Pensez-vous qu'il existe un véritable courant de musique libanaise ?
Je suis persuadée qu'il existe de vrais talents libanais qui peuvent œuvrer pour créer un courant de musique lyrique arabe avec le Liban comme lieu de départ. Il est vrai que l'opéra ne fait pas partie de notre culture populaire ou historique mais ce genre musical fait désormais partie de notre culture acquise. Si nous arrivons à l'entretenir et à le développer, il fera, dans quelques dizaines d'années, partie intégrante de notre patrimoine culturel. Et pourquoi pas ? Rappelez-vous qu'avant les frères Rahbani, le Liban ne connaissait pas les opérettes et très peu les orchestrations alors qu'aujourd'hui ils constituent l'essentiel de notre patrimoine musical. Je reviens à l'opéra, il y a, en ce moment, beaucoup de Libanaises et de Libanais qui pratiquent le chant lyrique, le Liban ne manquant absolument pas de belles voix comme je le constate tous les jours avec les élèves qui viennent chez moi. Avec un bon enseignement, surtout au niveau de la technique vocale, et une bonne expérience sur scène, la carrière sera au rendez-vous. En revanche, ce qui manque dans ce pays c'est la sensibilité et l'engagement des autorités. Celles-ci devraient encourager et aider les compositeurs, les musiciens et les chanteurs à aller de l'avant en leur assurant les subventions nécessaires à leur formation et en songeant à construire, enfin, un opéra à l'instar de la majorité des pays arabes qui en possèdent. Le Liban a une mission culturelle pour l'ensemble de la région. Il est capable de beaucoup de lumières. Agissons et redonnons à la musique ses vraies lettres de noblesse à partir de chez nous.

Quels sont vos projets ?
Pour ce qui reste de 2019 et pour 2020, des concerts en France, en Italie et en Allemagne. Dans certains pays arabes également mais j'attends la conclusion des contrats. Un concert, en décembre, à Paris, réservé aux œuvres de Rania Awada. Le sort du grand concert, orgue et chant, prévu à Notre Dame de Paris pour fin novembre reste inconnu. On verra. En outre, il me faut travailler dur en juin prochain pour terminer mon année de direction d'orchestre à la schola cantorum, réussir mon examen et passer en deuxième année.

Que faut-il vous souhaiter ?
De la santé, de la ténacité et un In bocca al lupo.


 

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