La journaliste Carla Henoud expose ses photos à la boutique Maison Rabih Kayrouz et signera son ouvrage ‘Le Chariot de Farah’ le 18 octobre à 18h00. L’exposition se poursuivra jusqu’au 10 novembre 2018. Rencontre avec l’auteure.
Est-ce votre premier ouvrage ?
Oui. J’ai longtemps mis mes mots au service de mon métier, le journalisme, et après toutes ces années, j’ai eu envie de réunir mes deux passions : l’écriture et la photo dans quelque chose de plus personnel. C’était, je crois, le bon moment…
Pourquoi un roman sur la corniche ?
La corniche est un lieu magique de tolérance et de convivialité, sincère et brut. Le roman est venu après les photos. J’ai commencé à prendre des photos et au bout de trois ans, j’avais suffisamment d’archives pour les réunir dans un livre. L’histoire est venue se greffer sur les images.
Qui est Farah ? et que représente-t-elle pour vous à présent ?
Farah est le narrateur, la troisième génération d’une famille de vendeurs de jus de fruits à la corniche. Les photos qui accompagnent le livre, c’est un peu ce qu’elle voit au quotidien. Elle fait un métier d’homme, par passion. Elle est vraie, un peu marginale, courageuse.
Ce lieu de brassage social unique est-il d’après vous à l’image de la société libanaise ?
Pas partout, malheureusement ! Il nous reste beaucoup à faire pour accepter l’autre dans ses convictions, ses choix et ses appartenances personnelles, sexuelles et culturelles. La corniche est cet espace libre qui accueille (gratuitement) des personnes de tous les milieux, toutes les cultures et les religions et tout le monde s’accepte et se sourit. Même dans une même ‘catégorie’ sociale, les Libanais ont du mal à s’accepter.
Avez-vous fait d’autres rencontres sur la corniche ?
Farah est un personnage de fiction inspirée d’un homme, Ali, que j’avais interviewé il y a quelques années. Au fil des ans et de mes ballades, j’ai rencontré des nageurs qui viennent aux mêmes heures, tous les jours, et qui m’ont confié leurs petites et belles histoires.
Ce sera un autre roman ?
Peut-être !… Je ne suis pas encore rassasiée des images et des émotions de la corniche. Bien que le livre soit sorti et que l’exposition est prête, je continue à y aller avec mon appareil photo y puiser des histoires.
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