Une expérience scientifique été menée sur deux groupes de personnes : les ‘tapoteurs’ et les ‘auditeurs’. Les premiers devaient taper avec les doigts des chansons très connues, comme ‘Au clair de la lune’, ‘Joyeux anniversaire’, etc. Les ‘auditeurs’, eux, devaient deviner l’air tapoté. Sur 120 chansons, seules trois ont été reconnues. Pourtant les ‘tapoteurs’ avaient prédit un taux de réussite de 50 %, vu que leurs chansons étaient vraiment très connues. Pourquoi cet écart entre prévisions et résultats ? Parce que les ‘tapoteurs’ reproduisaient un air qu’ils pouvaient entendre dans leur tête à eux, alors que les ‘auditeurs’ n’entendaient que des bruits discontinus, sans rapport précis.
En psychologie, on appelle ça un biais cognitif (déviation systématique de la pensée logique et rationnelle par rapport à la réalité).
C’est ce qui se passe dans notre monde. Les climatologues (et le commun des mortels) crient au désastre écologique, au desséchement des terres, à la montée des eaux, à la disparition des villes en bord de mer… Mais les auditeurs eux…
Tenez par exemple New York. Bien sûr les responsables de Big Apple savent que leur ville risque d’être engloutie. Après l’ouragan Sandy qui a terrorisé les américains de la côte Est, de très grandes sociétés se sont mises à chercher les moyens de faire face aux inondations plus que probables qui, en 2012 ont ravagé métros, sous-sols, bords de mer, etc. La ‘Big U’ par exemple vise à installer un système de digues et de murs escamotables autour du bas de l’île de Manhattan, dans le but de la protéger (au coût de 272 millions de dollars dit-on). D’autres installent des portes sous-marines pour empêcher l’eau de s’engouffrer dans les bouches de métro ou des super-ballons qui se gonflent pour bloquer les entrées des tunnels. Il y en a même qui font fi de tout danger en édifiant des immeubles ‘étanches’ à même le bord de l’eau, comme les ‘American Copper Buildings’ par exemple qui multiplient les systèmes de drainage, de pompage super-sophistiqués à des prix exorbitants.
Pourtant les prévisions sont claires : avec les pôles qui se réchauffent le niveau de l’eau ne peut que monter, autant prendre tout simplement la fuite en ‘montant’ vivre sur les petites collines où se dressent les cimetières actuels new-yorkais…
Mais faut croire que les ‘tapoteurs’ environnementalistes, partout sur la planète, s’imaginent encore qu’ils pourraient avoir des ‘auditeurs’ parmi les quidams de l’économie, des finances, de l’immobilier, des promoteurs…
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