A l’occasion des 75 ans de l’indépendance du Liban, Château Kefraya lance avec Zena Assi son édition spéciale des ‘Bretèches’ intitulée ‘Think Lebanese’. L’artiste revient sur sa collaboration avec Château Kefraya.
Pourquoi avez-vous accepté de collaborer avec Kefraya pour leur nouvelle édition ?
Château Kefraya collabore depuis des décennies avec de nombreux artistes libanais sur l’habillage de ses bouteilles.
Parce que j’essaie de documenter et d’enregistrer visuellement la cité libanaise et ses habitants et pour célébrer les 75 ans de l’indépendance du Liban, l’équipe m’a contacté pour concevoir l’habillage de l’édition spéciale des ‘Bretèches 2016’ de Château Kefraya.
Je suis une artiste qui aime expérimenter et toucher différents supports et matériaux, j’ai trouvé l’occasion intéressante et même passionnante.
L’œuvre que vous avez dessiné est complexe. Que reflète-t-elle ?
La toile dépeint un paysage urbain particulièrement contrasté qui retrace les cultures entrelacées de la société libanaise. Beyrouth est une ville dont les façades ont plein d’histoires à raconter, c’est pourquoi j’ai rajouté à l’œuvre les graffitis de nos murs et les slogans de nos ruelles et je l'ai travaillée par couches de superpositions.
Le peuple libanais est un peuple très riche en coutumes. Il a le sang chaud. Nous aimons nous exprimer à haute voix, rire, pleurer, manger, boire… bref, vivre à fond.
Pour concevoir cette œuvre, je me suis inspirée de la coutume typiquement locale qui consiste à accrocher des drapeaux aux fenêtres, aux balcons et à les tendre en travers rues et quartiers.
L’œuvre s’intitule ‘Think Lebanese’. A votre avis, comment peut-on penser d’une façon libanaise ?
‘Think Lebanese’ (ou Fakker Lebnene en arabe) est en fait un graffiti, un tag qui a été sprayé sur les murs de Hamra il y a quelques années.
J’ai trouvé le message très fort et poignant. J’imagine que le taggeur voulait encourager une façon de penser qui pourrait unir un peuple disloqué par les religions, les guerres et les différentes cultures. Penser Libanais peut être tout simplement aimer le Liban par nos actes, protéger sa mer, ses forêts, son patrimoine…garder cette fierté locale et apprendre à être honnête envers cette terre précieuse qui souffre de la corruption et de la bêtise humaine.
Qu’est-ce que le Liban pour vous ?
Ma maison.
(Photo : © Gilbert Hage)
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