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Scènes abstraites de Marc Van Cauwenbergh. Quand la forme se fait mouvement

06/10/2018|Nayla Rached


La Galerie Alice Mogabgab accueille jusqu’au 27 octobre les ‘Scènes abstraites’ de Marc Van Cauwenbergh. Une quinzaine de peinture explorent le corps en mouvement.

Les ‘scènes abstraites’ de Marc Van Cauwenbergh se distinguent par le mouvement qui les traverse, qui les anime qui leur confère une vie autre, ouverte à tous les imaginaires. Un mouvement bien spécifique : celui du corps. Des formes vertes, grises et blanches, se déclinent dans cette palette de couleurs et semblent fendre verticalement chaque toile comme habitées par une présence, celle d’un danseur, d’un amant, d’un couple, celle de l’artiste, du peintre même. L’unicité du fond dans toutes les toiles met encore plus en avant le mouvement, sa présence, sa densité. Par le choix restreint des couleurs qu’il utilise, Marc Van Cauwenbergh ouvre les vannes de l’imaginaire. Le visiteur est ainsi appelé à s’approprier chaque toile pour en percevoir toute la puissance évocatrice. 

Les formes semblent ainsi se contorsionner, s’épouser, se superposer, s’affronter, se croiser, se séparer, pareils à un accordéon tenu par le créateur. Comme sur une immense scène de théâtre où se joue la vie en formes, traits, couleurs et esquisses. ‘Disappearance’, ‘Implosion’, ‘Decline’, ‘Spirale’, ‘Leaving’, ‘Density’, les compositions abstraites de Marc Van Cauwenbergh explorent le vocabulaire de l’abstraction dans toutes ses nuances. ‘Leaving’ par exemple se détache légèrement des autres toiles, par l’aplat d’une nouvelle couleur, du rouge-sang qui s’ancre comme une fracture sur l’espace de la toile. De par sa forme compacte, cette nuance abstraite engendre aussitôt une multitude de questionnements, sur la séparation, la scansion, l’idée d’une entité qui se brise, la plaie ouverte de l’âme, l’amas de larmes retenues comme une cendre rougeoyante qui contient pourtant encore tous les possibles. Il en est de même de ‘Density’, où le spectateur s’étonne de retrouver des formes bleues, à l’image de la densité de la mer, du mouvement des vagues ou des lignes du ciel. Sérénité, ressac, entrelacs d’émotions, les sensations du visiteur s’embrasent.

Né à Ninove, en Belgique, en 1954, Marc Van Cauwenbergh étudie la gravure à l’Ecole Saint-Luc de Gand, puis la sculpture de céramique à l’Académie Royale des Beaux-arts. Simultanément, il suit des cours de danse classique et moderne et travaille comme danseur à l’Opéra Royal de Gand. De 1987 à 1989, une bourse de Fullbright-Hays lui permet d’étudier la peinture au Pratt Institute à New York. C’est finalement en 1994 qu’il s’installe de façon permanente dans la grande pomme. Depuis, ses œuvres sont exposées régulièrement dans les galeries d’art, tant en Belgique qu’aux Etats-Unis. Scènes abstraites est sa première exposition au Liban. Il s’agit d’un ensemble de quinze peintures réalisées entre 2000 et 2011. 

Dans cet ensemble de peintures, de grande et petite taille, l’espace monochrome de la toile tend souvent à disparaitre, ou du moins à se rétrécir, sous la présence des formes esquissées. Comme si une tension même venait s’insinuer entre les interstices de la toile, là où se meuvent les corps, là où leur répondent en écho nos sensations. Par ses compositions abstraites, Marc Van Cauwenbergh parvient même à saisir, à représenter la tension qui anime le corps, les corps en mouvement. Pour enclencher une ultime danse entre le peintre et sa toile, entre le peintre et le spectateur, entre la toile et le peintre. Le dialogue est ouvert et les correspondances sont infinies. 


 

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