Né en 1997 à Baskinta, Wiaam Haddad est un musicien accompli et poursuit en parallèle à sa carrière musicale un master en urbanisme. Il raconte son parcours à l’Agenda Culturel.
Comment êtes-vous “tombé” dans la musique ?
Mes parents n’étaient pas musiciens mais extrêmement mélomanes. Mon père écoutait beaucoup de musique classique à la maison, et notamment les symphonies de Tchaïkovski qu’il affectionnait particulièrement. Et puis mes parents m’emmenaient régulièrement aux concerts du vendredi soir de l’Orchestre philharmonique. J’ai donc baigné dès ma petite enfance dans une atmosphère musicale.
Vous avez fait vos études musicales au Conservatoire national ?
Oui, mes parents m’ont inscrit en classe de piano dès l’âge de six ans où j’ai suivi la classe de Gayane Gasparyan jusqu’au niveau de la licence. Et dès l’âge de dix ans, je me suis intéressé à la composition à travers des petites pièces que j’inventais tous seul. Mais ce n’est qu’en étudiant les matières théoriques à l’âge de seize ans, que j’ai vraiment débuté et que j’ai pu commencer à améliorer ma technique.
Vous avez également étudié la musique byzantine ?
En effet, j’ai un diplôme de musique byzantine du Conservatoire Hellénique pour la musique et les arts, ayant approfondi le chant byzantin avec Jean El Khal. Je suis d’ailleurs membre du Chœur orthodoxe du Mont-Liban sous la direction de Joseph Yazbeck ainsi que coordinateur à l’Ecole de la musique ecclésiastique du Mont-Liban.
Mais vous êtes également architecte ?
Comme vous le savez sans doute, la musique ne fait pas vivre au Liban ! J’ai donc dû me résoudre à passer un diplôme d’architecture et je continue en étudiant l’urbanisme, bien que ma passion première soit la musique.
Parlez-nous du club de musique classique de l’Université américaine dont vous êtes le co-fondateur et le directeur ?
Avec un groupe d’étudiants qui s’intéressent à la musique, nous avons fondé ce club en 2019. Nous organisons des concerts, encourageons les élèves musiciens à se produire et les autres à venir les écouter. L’idée est de favoriser une atmosphère musicale à l’université et de motiver les étudiants à aller au concert.
Comment se déroule votre processus de composition ?
Le piano est toujours à mes côtés. Mais il m’arrive de composer à la table où à l’ordinateur.
Que diriez-vous de votre langage musical ?
Qu’il est tonal, assez influencé par la musique du 19e siècle. Je me nourris beaucoup de musique romantique russe (Borodine, Tchaïkovski, Rimsky Korsakov). Par ailleurs, j’aime le style du contrepoint et il y a souvent des fugues dans mes pièces. La musique Renaissance, très contrapuntique, me plaît énormément.
Que contient votre catalogue ?
Beaucoup de pièces pour piano et de la musique de chambre : sonates pour violon, violoncelle etc. Je me concentre sur chaque instrument afin de bien l’intérioriser, avant de me lancer dans l’écriture pour orchestre.
Où peut-on écouter votre musique ?
Dans le cadre du club de musique classique de l’Université américaine. Le jeune pianiste Jawad Hamadani interprète régulièrement mes pièces pour piano et le festival Les Musicales de Baabdat a programmé ma musique de chambre avec une formation composée de musiciens libanais et allemands.
Que faut-il vous souhaiter ?
Je voudrais essayer d’organiser un concert entièrement consacré à mes œuvres et également bien sûr pouvoir enregistrer ma musique.
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