De quoi est composée cette dernière publication ?
D’un cycle de six Lieder pour soprano et piano sur des poèmes de Zanoubia Zaher. Les interprètes en sont la soprano Lara Jokhadar et la pianiste Liana Haratounian.
Il s’agit d’une rencontre entre musique et poésie contemporaines ?
Exactement, dans l’idée d’inventer un véhicule de langage pour une réalité que le langage traditionnel ne peut exprimer. Une langue qui combine le pouvoir de l’abstraction de la musique contemporaine avec la provocation de la poésie moderne. Le thème principal en est l’exploration de la mort par la conscience humaine et comment l’affronter.
Quel est le langage musical de ses six pièces ?
Dans le contexte de ma production musicale, j’essaie de donner une nouvelle orientation à ce que l’on appellerait la musique contemporaine arabe, qui diffère absolument d’un langage de musique européenne influencé par la musique arabe.
Sur quoi repose ce langage musical ?
C’est un langage qui serait soumis aux règles de la musique de la Renaissance ou de la musique arabe dite classique. La base de ce style réside dans la préservation du chant et des mélodies arabes avec leurs paroles, leurs sentiments et leurs interactions, ainsi que l'utilisation de la langue Maqam au lieu de la langue tonale, et des rythmes arabes authentiques au lieu des rythmes connus dans le monde occidental de l'opéra. Voici donc la première étape du processus de composition.
Et quelle est la deuxième étape de ce processus ?
Vient ensuite, et c’est très important, l’étape qui réside dans le développement de cette écriture par des méthodes innovantes ou acquises, dans le but de créer un langage musical arabe contemporain tout à fait original, qui a ses propres règles.
Il ne s’agit donc pas d’une tentative d’harmoniser à l’occidentale le patrimoine de musique arabe ?
Non pas du tout ni harmoniser la musique arabe ni arabiser la musique européenne, mais créer un langage nouveau qui s’adapter à nos valeurs culturelles et historiques afin de créer des ponts entre l’ancien et le moderne, l'académique et le populaire, en restituant à ce patrimoine une partie des droits perdus.
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