Tony Abou Jaoudeh est bien connu du monde de la scène en tant que comédien, et acteur et pour ses one man show. Il se produit actuellement jusqu’au 30 juillet tous les jeudis, vendredi et samedi au théâtre le Monnot à 21 h dans un stand - up comedy dont il est passé maitre. Pour la première le 14 juillet ses amis du monde du spectacle, ses fans et les amateurs du genre sont venus nombreux pour l’applaudir et passer un excellent moment de détente.
Il donne le ton dès son entrée en scène réclamant du public un rythme non pas pris de l’étranger, mais bien de chez nous et finit par obtenir un YA GZAYYEL …. Il enchaine par quelques pointes à l’adresse de l’Aéroport International de Beyrouth, et de la MEA et l’arrivée des touristes au rythme entrainant de Ya Gzayyel.
Dans son one man show Tony Abou Jaoudeh aborde différents thèmes à caractères sociaux plutôt que politiques lui qui est pourtant bien connu pour imiter nos leaders de tous bords. Je pense qu’il a bien fait de rester loin de ce monde, l’heure ne s’y prêtant guère. Il se donne à cœur joie sur les thèmes de la vie au quotidien, avec son look classique et son aisance sur scène qui le caractérisent, loin de toute vulgarité, égal à lui-même dans le respect de son auditoire. Alors que d’autres font de la vulgarité la base de leur show, hélas…

Il compare les mariages fastueux d’avant 2019 et leur Zaffé prestigieuse avec la Zaffé d’aujourd’hui chantée par les serveurs arrivant se dandinant portant les plats alors que le chef de service à l’accent non libanais est l’homme à tout faire : il prononce le mot d’accueil, chante, dirige le repas et s’occupe des valets parking…. On passe au Covid et à l’enfermement qui nous fut imposé au début de la pandémie. En guise du sport dont il est féru au quotidien on conseille à l’acteur le yoga à domicile et le résultat est hilarant. Autre thème : l’utilisation des Voice sur le cellulaire, avec la femme qui appelle dix fois par jour son mari pour lui raconter que le concierge ne l’a pas aidée à monter les affaires. Ou bien celui qui parle au ralenti …Il passe au cinéma de nos jours : fini dit-il, les grands metteurs en scène et les scenarios tournées sur le vif. Tout se passe désormais dans une chambre ou l’acteur mime son rôle et où l’on projette ensuite les séquences. Quid aussi des drames libanais, des opérettes, des chanteurs. Il critique le comportement des libanais à l’égard des animaux domestiques. Soulignant qu’à l’étranger les animaux sont désormais joués par les acteurs eux-mêmes il lui vient à l’idée d’interviewer Elie Ferzli pour le rôle de dinosaure. Ce fut la seule interview avec un homme politique, mis à part quelques allusions pertinentes et subtiles.
Quant à son tour de chant il est excellent comme toujours. Tony Abou Jaoudeh est bien connu pour imiter parfaitement les voix à s’y tromper et il en donne la preuve une fois de plus. Il choisit une ou deux chansons de l’album de Weekend et l’interprète imitant la voix de plusieurs grands chanteurs dont l’image est simultanément projetée sur écran, tel : Elton John, David Bowie, Michael Jackson et plusieurs autres.
Allez au Monnot, n’hésitez pas si vous voulez passer une bonne heure à rire de plein cœur. On en a tant et tant besoin et Josyane Boulos qui dirige ce théâtre l’a bien saisi.
Pour en savoir plus, cliquez ici

ARTICLES SIMILAIRES
Le Liban d’hier à demain par Nawaf Salam
Zeina Saleh Kayali
14/01/2025
Transit Tripoli : Un vibrant tangage
Maya Trad
19/06/2024
« The School of Life » ou le camp d’été transformatif
Nadine Fardon
19/06/2024
Annulation de la Première mondiale de "Journée de Noces chez les Cromagnons"
11/04/2024
Lecture 79 : Ketty Rouf, Mère absolument
Gisèle Kayata Eid
11/04/2024
Le voyageur
Olivier Ka
10/04/2024
Des écrans aux idéaux: Beirut International Women Film Festival
09/04/2024
L’univers onirique de Yolande Naufal à Chaos Art Gallery
09/04/2024
De miel et de lait, une histoire douceur du Liban
Garance Fontenette
09/04/2024
Claude et France Lemand Chevaliers de la Légion d’honneur
08/04/2024