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Rania Younès aime sa terre et aime les fleurs

17/03/2021

Pourquoi avoir créé "Fleurs du Liban” ?
En 1992, après une spécialisation en développement économique agricole en France, je suis rentrée au Liban. L'agriculture souffrait d'un grand manque dans les connaissances et l’apport de capitaux. J'ai choisi un secteur dévasté par des années d'instabilité et de guerre, la culture de la fleur coupée. 

 

Quel est l'historique de “Fleurs du Liban” de 1992 à nos jours ? 

A la fin de la guerre, la quasi-totalité des fleurs étaient importées et j'ai vite compris que je pourrais inverser la tendance. J'ai commencé par une grande diversité mais sur des petites surfaces. Je testais toutes les variétés possibles et imaginables et évaluais le niveau d'appréciation des fleuristes. Pour bien montrer que c'était des fleurs locales, j'imprimais « Fleurs Du Liban » sur tous mes emballages. C'est plus tard devenu ma marque.

Pour permettre aux fleuristes de ne plus se fournir à l'étranger, il fallait récolter en continu un assortiment complet. Le savoir-faire et l'organisation que demande cette énorme tâche ne suffisaient pas, il fallait aussi trouver un climat adapté pour chaque culture. Aujourd'hui je plante sur 5 altitudes différentes allant de Batroun, au niveau de la mer en passant par Amioun, Chatine, Tannourine pour finir à Laklouk à 1900m. 

 

Au fil des ans, la part de marché de la fleur libanaise n'a cessé de croître et à partir de 2012, presque toutes les fleurs vendues au Liban étaient produites localement.

 

Aujourd’hui, le secteur est en crise. Beaucoup de producteurs ont mis la clé sous la porte et les autres ont diminué les volumes.

La fleur coupée est parmi les rares produits à la fois de luxe et périssables.

De luxe et donc souffre beaucoup de la crise économique et de la paupérisation du pays.

Périssable, on a jeté toute notre production pendant la révolution d'octobre, le confinement du printemps 2020, l'explosion de Beyrouth en août 2020 et finalement le confinement de l'hiver 2021.

 

Votre détermination pour continuer est visible ! Comment allez-vous surmonter la crise actuelle ?

Que faire pour survivre, est la question que je me pose tous les jours. 

Baisser les volumes ? Exporter ? 

Le marché mondial de la fleur coupée est très volatile à cause de la crise du Covid. Il serait très risqué de planter des fleurs avec des volumes que l’on ne pourrait écouler qu'à l'export.

Essayer d'augmenter la demande locale ? 

Ce serait une partie de la solution. Durant le confinement de janvier, j'ai lancé un abonnement hebdomadaire avec des fleurs fraîches choisies par nous à la ferme et livrées à domicile. Ça a connu un gros succès. Les gens se sentaient moins seuls en compagnie des fleurs. (C'est ce que tout le monde me disait !) 

 

Pour la fête des mères, quelle formule offrez-vous ? 

Aujourd'hui, pour la fête des mères du 21 mars, je propose d'offrir aux mamans le même concept que les « bouquets du confinement ». Un abonnement hebdomadaire et pendant 4 ou 8 semaines, la maman reçoit de grandes bottes de fleurs de saison. Nous ne composons pas les bouquets, ce n'est pas notre métier mais celui des fleuristes. Nous livrons les fleurs en vrac mais nettoyées pour que chacun puisse arranger ses bouquets selon l'humeur du jour.

 

www.fleursduliban.com

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