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Parution du nouveau numéro 95 de la revue Travaux et Jours

12/12/2019|Rita Bassil

Alors que le numéro 95 de la revue Travaux et Jours était sous presse, le mouvement du 17 Octobre, un mouvement de contestation inédit dans l’histoire du Liban est né. Une revue bisannuelle ne peut suivre de manière imminente l’histoire, elle tente toutefois, à travers ces thématiques, de se pencher en profondeur sur les questions cruciales qui bloquent la construction de ce pays, qui a toujours du mal à naître, à la veille de son centenaire. Tel fut le cas, à titre d’exemple, du numéro 93 analysant la loi électorale. C’est en ce sens que le présent numéro s’intéresse, quant à lui, à la laïcité, en collaboration avec l’ONG« L’Atelier » que co- dirige Tanios Deaïbes.

 

Conscient des difficultés que tout débat sur l’articulation du religieux et du politique comporte, Philippe Gaudin n’en demeure pas moins convaincu des vertus propres au modèle français et de son universalité tout en reconnaissant que ce modèle demeure actuellement objet de débat et de questionnements tout en bénéficiant d’un consensus national qui apaise les conflits qui, jadis, embrasèrent le paysage politique et social français. Un modèle contesté par Antoine Messara qui dans son article « Laïcité au Liban : retrouver la boussole égarée », discute la laïcité à partir de la réalité confessionnelle libanaise. 

 

Par son « Dépassement de la dialectique laïcité v/s confessionnalisme », Guillaume De Vaulx se situerait dans une position intermédiaire entre Gaudin et Messarra. Il ouvre une voie débarrassée des appartenances confessionnelles sans toutefois les rejeter. Il nous montre comment dépasser le moment de la contradiction dialectique, voire du face-à-face polémogène de coexistence des pluralités de croyances tels qu’ils se trouvent incarnés dans les deux modèles antinomiques que constituent le Liban confessionnel et la France laïque.

Nada Nassar Chaoul quant à elle, se penche sur le mariage civil conclu au Liban et son statut en droit positif libanais. Son article illustre, par l’exemple, les difficultés et les contradictions que les exposés théoriques précédents dégagent. S’appuyant sur une étude fouillée des textes de lois, son étude induit une surprenante conclusion : contracter un mariage civil au Liban est non seulement invalide juridiquement mais de plus constitue une infraction à la loi. 

 

Le système confessionnel libanais serait-il, dès lors, cadenassé ? L’article de Pierre Gannagé, (disparu récemment), pose la question de savoir si l’État libanais est laïque. Il distingue, d’un côté, une laïcité protectrice des communautés et, de l’autre, une laïcité transcendant ces mêmes communautés. Défendant la liberté de conscience il préconise l’introduction, dans le système juridique libanais, du mariage civil facultatif qui n’abolit pas les exigences du régime communautaire et n’abolit point la règle de la représentation des communautés au sein des institutions publiques. 

En marge de la thématique, Stéphane Malsagne raconte le parcours exceptionnel d’Ahmad Daouk, figure de l’indépendance du Liban qui se révèle à nous comme une incarnation d’une certaine « libanité » empreinte de l’urbanité levantine et du cosmopolitisme méditerranéen. L’article de Christophe Georges Khadige brosse l’histoire de la pénétration de la Franc-Maçonnerie dans l’Orient Ottoman et les pays du Levant. 

Un article de Raphaël Dufour présente l’œuvre d’Andreas Calvos, poète grec du XVIIIème siècle, s’attardant sur le rapport entre la virtuosité picturale poétique et le sentiment d’appartenance nationale chez cet auteur peu connu mais qui n’est pas sans rappeler les poètes élégiaques du VIème siècle avant J.-C.

 

Enfin, deux articles de la section « Divers », clôturent notre numéro comme « échos du Maghreb Arabe ». Celui d’Anis Cherif Alami raconte l’épopée héroïque de l’action estudiantine marocaine, et celui de Federica Zoja, journaliste italienne spécialiste de l’Afrique du Nord, qui revient sur la révolution du jasmin en Tunisie. Son article, rédigé avant le décès du président Essebsi et le scrutin présidentiel anticipé, permet néanmoins de revisiter les différentes lames de fond qui secouent l’opinion publique tunisienne. 

 

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