Face à la mort et à la destruction provoquées le 4 aout par l’explosion criminelle au port historique de Beyrouth,
Face à la culture de la mort ,
Les libanais résilients ont opposé la culture de la vie.
Dans les jardins du palais Sursock éventré et ravagé par ce souffle quasi atomique, et dont la propriétaire Lady Cochrane fut blessée et qui décèdera peu de temps après, un superbe concert fut donné dimanche 20 septembre de 18h30 à 19h40 pour rendre un vibrant hommage aux 200 victimes innocentes du cataclysme, aux disparus, aux blessés et aux sans-abris.
Pour ne jamais oublier.
Sur une parfaite scénographie signée Jean-Louis Mainguy, les 250 chanteurs du chœur de l’Université Antonine, de la NDU, et des Mabarat, les 30 musiciens de l’orchestre de chambre, les solistes, sous la direction des chefs d’orchestre Toufic Maatouk et Khalil Rahmé, ont fait vibrer nos cœurs et nos émotions jusqu’aux larmes. La musique et les voix se sont élevées sous le ciel de Beyrouth telle une prière. Des images des destructions et des souffrances immenses causées par ce cataclysme ont défilé sur les écrans ainsi que les portraits individuels de chacune des victimes de l’explosion. Un moment intense et fort !
Placé sous le thème de « RecollectBeirut » cet événement du souvenir et de l’espérance, fut ouvert par Fadia Tomb el Hage avec la chanson désormais mythique de « Li Beyrouth » suivi de « bil Mahaba » de Jibran Khalil Jibran, ainsi que « Beiti Ana Beitak », ou « les fenêtres de Beyrouth » chanté par Tanya Saleh…De même plusieurs morceaux classiques du Requiem de Mozart de Handel de Bach ont empli les lieux. Place aussi à une participation de l’extérieur de Gaby Yared et Abdel Rahman el Bacha au piano, un poème sous forme de prière de l’académicien Amin Maalouf, un texte poétique de l’écrivain Wajdi Moawwad repris en arabe par Rifaat Tarabay…. Omar Rahbani touché par l’explosion à la main droite a joué au piano de la main gauche un morceau qu’il a composé pour la circonstance….
Retransmis pas la quasi-totalité de nos chaines de télés ce concert sans public, covid oblige, a montré à tous les fils du pays du Cèdre et de la diaspora, et au monde entier, ce que les Libanais étaient capables de réaliser sur le plan artistique, musical et culturel, pour témoigner de leur attachement à leur patrie à leur patrimoine et surmonter l’épreuve aussi dure soit-elle.
Oui à la culture de la vie
ARTICLES SIMILAIRES
Petite messe solennelle de Rossini pour un grand concert réjouissant au Festival al Bustan
Gisèle Kayata Eid
20/03/2024
Laura Lahoud : « oui nous l’avons fait envers et contre tout »
Nelly Helou
20/03/2024
Riche saison hivernale à Beit Tabaris
Zeina Saleh Kayali
13/03/2024
Vernis Rouge : « Je suis fière de pouvoir représenter le Liban »
Garance Fontenette
07/03/2024
Abdel Rahman el Bacha en concert exceptionnel à Beyrouth
Gisèle Kayata Eid
03/03/2024
Mélodies françaises et libanaises par Marie-José Matar et Elie Sawma
Zeina Saleh Kayali
27/02/2024
De Kaslik à Erevan avec Betty Salkhanian et Georges Daccache
Zeina Saleh Kayali
25/02/2024
La musique : Un vecteur conducteur essentiel pour créer une véritable nation
Nelly Helou
20/02/2024
Orphée autrement avec La petite suite
Zeina Saleh Kayali
13/02/2024
Noémie Chemali et l’Opus 961
Zeina Saleh Kayali
07/02/2024