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Mélodies françaises et libanaises par Marie-José Matar et Elie Sawma

27/02/2024|Zeina Saleh Kayali

C’est le ravissant écrin de la Maison des jeunes et de la culture de Zouk Mikael qui accueillait Entre deux cœurs, récital consacré à la mélodie française et libanaise donné par la soprano Marie-José Matar et le pianiste Elie Sawma. Et c’est Sœur Marana Saad, fondatrice de l’institut musical Philokalia, organisateur de l’événement, qui donnait le coup d’envoi de la soirée par un mot d’accueil où elle conviait le public à « un voyage au cœur des émotions et des liens qui unissent la musique, les artistes et vous ». 

 

Le genre musical de la Mélodie a ceci de spécifique qu’elle s’articule sur des textes poétiques, leur donnant un souffle nouveau à travers la musique. Et ce soir-là, la poésie était à l’honneur. Celle de Saïd Akl pour commencer, mise en musique par Iyad Kanaan (né en 1971). Quatre petits bijoux extraits du recueil Qasaed min daftariha (poèmes de son cahier) choisis parmi la quinzaine que compte le catalogue du compositeur, présent dans la salle et dont le langage musical vient du cœur et parle au cœur. Les notes portent les mots avec grâce.  Marie-José Matar excelle par la maîtrise du verbe, ciselé sans maniérisme, sans effet, avec une sorte de pudeur bouleversante. Elie Sawma est ici bien plus qu’un accompagnateur. Il est un véritable partenaire, présent sans jamais être envahissant, à l’interprétation souple et ferme. Le dialogue entre les deux artistes coule de source.

Puis vient le cycle des Six chants d’amour de Nicolas Chevereau (né en 1989), sur des textes d’Alexandre Najjar. Six exquises miniatures parfois mélancoliques ou plus joyeuses, éthérées ou sensuelles dont Marie-José Matar et Elie Sawma s’acquittent avec élan et charme pour le plus grand bonheur d’un public conquis. 

 

La deuxième partie est consacrée à deux géants de la mélodie française. Tout d’abord Reynaldo Hahn (1874-1947) qui revisite les plus grands poètes de la littérature française (Paul Verlaine, Leconte de Lisle, Victor Hugo, Théodore de Banville, Théophile de Viau). La chanteuse et le pianiste vont alors chercher au plus profond des rêves, des mots qui prennent tout leur sens quand la musique les fait s’envoler. Et puis pour clôturer, le facétieux Francis Poulenc (1899-1963) qui a mis en musique les Cinq poèmes de Max Jacob aux paroles parfois totalement délirantes. En bis, les Chemins de l’amour du même Poulenc, chanté d’une voix souple et éclatante, les deux complices emportant l’auditoire vers des sommets, jusqu’au dernier soupir.

 

La clarté de la ligne, l’homogénéité des registres, l’amplitude de la voix et de l’instrument sont bel et bien là. Sans parler de l’excellente diction de Marie-Josée Matar, de son implication théâtrale et de la sincérité de son expression. Nul doute, nous sommes en présence de deux interprètes majeurs. Et pour laisser le mot de la fin à Sœur Marana, « Leur complicité sur scène transcende la simple harmonie musicale évoluant vers un échange authentique d'âmes, un dialogue entre deux amis, entre deux cœurs, passionnés par l'art et la musique ».

 

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