On ne présente plus le peintre Martha Hraoui, qui, à travers le monde, porte très haut les couleurs du Liban. Alors que ses œuvres sont accrochées à Beit Tabaris, l’artiste répond aux questions de l’Agenda Culturel.
Dans quel état d’esprit abordez-vous cet accrochage ?
Il s’agit d’une approche par rapport à ce qui se passe dans notre pays et qui correspond à mon état d’esprit vis-à-vis de la situation. Beit Tabaris est un espace culturel qui m’a inspirée et j’ai conçu cet accrochage comme une proposition culturelle et non une exposition classique. Je n’ai donc pas voulu d’un vernissage au sens habituel du terme, mais plutôt d’une présentation de mon parcours.
Comme une envie de dialoguer ?
Oui, un dialogue avec mes compatriotes, ceux qui notamment m’ont suivie depuis mes débuts. Mes tableaux n’ont pas été exposés au Liban depuis un certain temps déjà et cet accrochage est un peu comme un retour aux sources.
Comment concevez-vous votre activité artistique ?
La vie est faite d’opportunités. J’ai tendance à laisser les événements se présenter à moi et ne pas hésiter à les saisir.
Quelles sont les œuvres qui sont accrochées ?
Une sélection de tableaux dont j’ai fait le choix de façon totalement arbitraire. Ce n’est pas exhaustif et j’ai choisi en fonction de la disponibilité de l’espace qui a une âme. C’est un choix subjectif et suggestif !
Y-a-t-il des thèmes de référence ?
Oui et notamment un thème qui correspond à un tournant important dans ma vie qui est le Chemin de Compostelle et que j’ai représenté par un tryptique. Il y a également le thème de la Bekaa qui est récurrent et bien sûr les nus qui ont toujours figuré dans mes précédentes expositions et qui ont beaucoup plu surtout à l’étranger.
Vous aimez à dire que l’artiste est témoin de son temps. Est-ce qu’un événement comme celui du 4 août peut constituer une source d’inspiration ?
En effet l’artiste est témoin de son temps et il est forcément touché par ce qui se passe autour de lui. Toutefois certains événements peuvent être surexploités. En ce qui me concerne, l’épreuve du 4 août a été tellement douloureuse que j’ai vécu le drame intérieurement. Par une forme de pudeur, je l’ai totalement occulté sur le plan artistique.
Et la pandémie qui a frappé le monde a-t-elle eu une influence sur votre œuvre ?
Voici une autre épreuve qui m’a donné à réfléchir. Comme vous le savez, la création d’un artiste se fait en deux étapes. L’étape de la réflexion et de l’intellect puis celle de l’exécution de l’idée qui a germé dans son esprit, où l’artiste devient « artisan ». Pendant la pandémie, confinée dans mon atelier à Paris j’ai fait appel à ma part d’artisan ce qui m’a donné l’occasion d’extérioriser l’enfermement.
Que faut-il vous souhaiter ?
Je vous laisse le soin de l’exprimer !
A savoir
Martha Hraoui sera à Beit Tabaris le mardi 25 avril à 18h pour une présentation de son parcours.
Puis tous les mardis de 15h à 18h et les mercredis de 10h à 13h jusqu’au 25 mai.
Renseignements à samarbeittabaris@gmail.com
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