Comme grand nombre de nos compositeurs libanais, Georges Baz est tombé dans un injuste oubli auprès de ses compatriotes. Pourtant cet homme doux et lumineux a joué un rôle considérable dans la vie musicale au Liban des années 1950-1970. Car Georges Baz n’était pas uniquement compositeur, mais également critique musical et chroniqueur dans le quotidien l’Orient et l’hebdomadaire 'la Revue du Liban'. Il rendait fidèlement compte des concerts se donnant au Liban et a ainsi constitué un fond inestimable de la mémoire du paysage musical libanais de ces années-là. Il faut préciser qu’à cette époque, le Conservatoire libanais avait une saison musicale extrêmement riche et variée grâce notamment à son orchestre composé d’une quarantaine de musiciens et dirigé par Raif Abillama.
Georges Baz a commencé l’étude de la musique avec Bertrand Robilliard, organiste de l’Université Saint Joseph et professeur d’un grand nombre de compositeurs libanais. Puis il s’inscrit à l’Académie libanaise des Beaux-Arts (ALBA) qui, grâce à son fondateur Alexis Boutros, est l’un des hauts lieux de la musique au Liban dans les années 1950. Le jeune Georges est un choriste assidu qui participe à tous les concerts du choeur et de l’orchestre de l’ALBA il deviendra par la suite lui-même chef de choeur et professeur au Conservatoire national et à l’Université Saint Esprit de Kaslik.
Le déclic de la composition intervient chez Georges Baz quand, son professeur, l’entendant interpréter une sonate de Beethoven lui dit : « Ce n’est pas du Beethoven, c’est du Georges Baz » ! Il a alors une vingtaine d’années et se met aussitôt à la composition afin de « ne pas mal interpréter les grand maîtres ». Le catalogue de Georges Baz est surtout composé d’œuvres pour piano. Il se définit lui-même volontiers comme un « Debussyste ». Humaniste et serein, homme de paix et de dialogue, Georges Baz aimait à dire « Quand on fait le silence en soi on entend toute la musique du monde »
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