Depuis le 9 septembre et jusqu’au 30 septembre, se tient à Madrid la série filmographique : Lumière d’une terre ébranlée. Cette édition dédiée au nouveau cinéma libanais a été choisi avec soin par la curatrice Nicole Hamouche. Sa sélection de documentaires et de fictions de cinéastes libanais contemporains, se penchent sur les questions de mémoire, de violence, de non-dit, d’affects, de transmission, de rencontres et sur les grands évènements qui ont marqué le pays ces dernières années. « C’est le fort de ce cycle de lever le voile sur les tabous et violences – politique, économique et sociale – qui alourdissent cette terre de Méditerranée à la croisée des destinées, mais aussi de le faire précisément sans violence, avec tendresse, avec humour parfois par des histoires de tous les jours, qui deviennent grandes et belles par le regard qu’on pose sur elles », écrit Nicole Hamouche, dans son introduction de curatrice. « Ces rais de lumière si propre au Liban éclairent au-delà de ses frontières, des histoires d’hommes et de femmes confrontés aux mêmes grandes questions de tout temps et de ce temps, et à une même humanité ».
Journaliste et écrivaine libanaise, également consultante franco-libanaise spécialisée dans les industries culturelles et créatives et l’économie circulaire, la curatrice tenait à programmer des œuvres qui faisaient mémoire, qui célébraient la vie, le pays, la rencontre et le dialogue, et qui avaient pour fil conducteur la petite histoire sur fond de la grande, la lumière et la poésie.
Présentant l’image du Liban sous différents angles, la série de film est composée de : Thawra Soul de Philippe Aractingi, Conversations with Siro de Dima El-Horr, Costa Brava de Mounia Akl, Not much longer now de Rusted Radishes, Beirut the aftermath de Fadia Ahmed, Red Wall de Cynthia Sawma et Memory Box de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige. Tous ces cinéastes ont « emprunté leur caméra et pour certains leurs jambes, pour arpenter les rues de la ville et ses lieux, pour témoigner : de la violence et de la beauté, de la souffrance et de la solidarité…de la vie et de son universalité. Leur cinéma se veut mémoire, affect, célébration et Lumière, d’une terre ébranlée, qu’on leur dérobe tous les jours un peu plus. »
Un film a été projeté chaque vendredi au siège de Casa Arabe, un espace d’échange et de partage entre l’Espagne et le monde arabe. L’institution a la volonté de mettre cette année en avant le pays du Cèdre. Une exposition photographique « Lumières ou ombres de ce qui fut et est encore » s’est également tenue dans les salles d’exposition du siège de Madrid jusqu’au 25 septembre.
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