Délicatement disposées, les sculptures de Karine captent directement notre regard. Leurs mouvements sont amples, empreints de volupté contrastant avec le côté massif généralement associé au bronze.
Une visite de l’atelier s’impose tant il nous intrigue : “souvent, les gens s’étonnent que mon espace de travail soit si propre”. En effet, l’espace de conception cohabite avec le lieu dédié à l’exposition ainsi qu’avec celui réservé au séchage de l’argile. L’organisation est donc nécessaire pour faire vivre ces trois espaces simultanément !
Du côté de l’atelier, trois tables de tailles différentes servent de support à la sculptrice pour concevoir ses œuvres. En réalité, peu de matériel est nécessaire, parmi lequel on compte les quelques feuilles de croquis, l’argile en guise de matière première, ainsi que divers outils de modelage, ébauchoirs, mirettes, ...
Après la conception du corps de la sculpture, celle-ci sèche dans l’espace dédié. Friable, l’argile demande beaucoup de délicatesse dans sa manipulation. Pourtant, Karine y trouve une véritable source de méditation : l’inspiration vient dans la création, et l’envie de créer fluctue librement.
Les modèles sont ensuite fondus en bronze à partir d’un moule. Le travail du fondeur est une étape très importante, explique Karine. La patine vient donner du caractère ou de la douceur aux œuvres : de couleur noire, verte, ou bleutée, il s’agit de la dernière étape de réalisation.
Le bronze est un matériau noble, “qui perdure dans le temps” affirme Karine, faisant sûrement référence aux statues de bronze antiques, témoins privilégiés de l’Histoire.
Une fois exposées, les sculptures viennent nous raconter à leur tour l’histoire de Karine Hochar. Tous les symboles chers à la vie de l’artiste sont là, regroupés sous plusieurs formes dans son atelier : Nous retrouverons le vigneron “Harvest” évoquant le lien avec son père et
œnologue de renom, Serge Hochar. “Hind” est un clin d'œil à sa fille India, précieuse conseillère de Karine dans son art. Les chats aux pattes cotonneuses expriment l’affection que Karine porte à ces félins. Artiste libano-mexicaine, “Guadalupe” incarne la bi-nationalité de Karine notamment par son nom aux consonances hispaniques.
Au fur et à mesure de l’entretien, les passants défilent et passent discrètement la tête dans l’atelier pour saluer Karine et prêter attention aux nouveautés qui figurent dans l’atelier. “Parfois, il y a des personnes qui s’assoient dans un coin et m’observent travailler. Au début,
je pensais que le fait de travailler sous le regard de tous allait me déranger mais ce n’est pas le cas ! Je suis dans ma bulle quand je sculpte…” remarque l’artiste.
Karine est heureuse de pouvoir présenter ses sculptures et accueillir les gens dans son atelier : la curiosité ne manque pas ! Artiste autodidacte, certaines personnes lui ont demandé des cours de sculpture, ce qui l’amuse et l’intéresse.
Travaillant l’argile depuis plus de quinze ans, mais n’exposant ses œuvres que depuis deux années, de nouveaux projets se dessinent pour l’artiste. Prochainement, les sculptures vont voyager jusqu’à Dubaï pour une exposition d’artistes. Karine laisse s’envoler sans trop de tracas ses “copines” de quelques kilos, qui seront solidement emballées et prêtes à charmer un nouveau public.
A savoir
Instagram @karine.hochar_sculpture
www.karinehochar.com
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