A la résidence Zico House de la rue Spears, Ralf Moussa nous invite à entrer dans une sorte de caverne Platonicienne où il présente son installation filmique : MOSAIC OF TIME, a journey into the works of Tarkovsky. Cette expérience visuelle est un voyage à travers l’œuvre du grand cinéaste Russe, mais aussi une réflexion personnelle sur le temps, le cinéma et le monde.
Artiste multidisciplinaire, chef opérateur et professeur à l’Université libanaise, Ralf Moussa a touché à de nombreux métiers du cinéma et a collaboré en tant qu’ingénieur digital à de nombreux longs métrages libanais (L’Insulte de Ziad Doueiri, The sea ahead de Ely Dagher, Broken Keys de Jimmy Keyrouz). Cherchant sa voie d’expression à travers les différents projets auxquels il a participé, et spécialisé lui-même en techniques digitales, il en vient à se demander qu’ont en commun les installations visuelles et le cinéma. Il en fait une quête de vocation personnelle, à l’instar de Tarkovsky dont l’œuvre tourne beaucoup autour de cette question fondamentale.
Montée dans ce lieu insolite, l’installation se présente comme « une boîte noire cinématographique » avec sa fenêtre éclairée qui comme la source de lumière représente la transmission de la connaissance, sa projection.
Auteur de 7 films seulement mais acclamé comme un des grands maitres du 7ème art, Andrei Tarkovsky est le cinéaste du mysticisme et ses films connus pour être longs et lents, se placent dans un rapport au temps en totale contradiction avec l’ère digitale d’aujourd’hui où tout est accessible et consommable sans effort. Ils se situent tous à l’orée d’une frontière entre le monde tactile et le monde non tangible, entre la réalité physique et celle métaphysique. Ils mettent en présence des forces invisibles de la nature dans une imagerie hypnotique et panthéiste. Avec ce projet visuel Ralf Moussa questionne à son tour notre rapport au temps et au cinéma en tant qu’expérience physique qui requiert l’effort de déplacement pour partager une expérience commune. « Ce n’est pas la même expérience en termes de réception que de voir un film au cinéma ou depuis son fauteuil à la maison, et la nouvelle génération aujourd’hui n’a plus le souffle pour voir des films de 3 heures, voilà pourquoi je trouve nécessaire de leur proposer cette vision tout en offrant un encadrement, mon travail est en quelque sorte une interprétation de l’œuvre de Tarkovsky dont le travail est comme une onde qui se propage avec des fluctuations de fréquences. Le temps comme notion est une question majeure dans mes recherches. C’est un mystère… »
En place jusqu’au 7 février à la résidence Zico, rue Spears

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