Les pisteurs d’Icare s’emparent du ciel de Jounieh
Au Kesrouan, ils font partie du paysage céleste. Dès le matin, des formes floues apparaissent au loin dans l’espace et se précisent au fur et à mesure qu’elles se rapprochent, puis l’on découvre les parapentistes évoluant sous les nuages ou en plein soleil.
Lorsqu'ils disparaissent derrière une colline ou dans un vallon, ce n’est jamais pour longtemps. En solo ou en tandem, les voici qui surgissent dans un coin du ciel, virevoltant dans les airs pour finir leur course suspendue au vent sur le littoral de Jounieh, quasiment les pieds dans l’eau.
Que n’a-t-on rêvé de voir le monde comme un oiseau aux ailes déployées dans le vent? Le rêve d’Icare devient réalité lorsqu’accueillis et encadrés par le Club Thermique et ses pilotes professionnels, on s'initie au premier vol en parapente. Une expérience inoubliable pour les néophytes qui prennent leur essor en tandem d'un promontoire à Harissa à 550m d’altitude.
À peine lancés dans le vide, surgit majestueuse, la basilique Notre-Dame du Liban qui surplombe la colline et le fameux funiculaire érigé en 1965. En descente, le paysage qui s’offre aux yeux est à couper le souffle. La baie de Jounieh est un écrin à ciel ouvert avec ses paysages de conifères verts en toute saison. Surpris, on découvre à flanc de colline les belles villas et leurs piscines qui ne sont visibles qu'à la verticale. En fond, la Méditerranée dessine un arc de cercle bleu marine. Ses vagues viennent mourir aux pieds des vieilles bâtisses du centre-ville et de la mythique baie de Jounieh.

Des oiseaux migrateurs nous côtoient au passage et se mettent de la partie l’espace d’un instant d’émerveillement. Là-bas au loin, des cerfs-volants planent et sous nos pieds, des parasols jonchent les plages. Le pilote s’active à la recherche des thermiques, des colonnes d’air chaud qui prennent leur départ du sol. Sans les bulles thermiques, pas de montée en altitude pour les pilotes.
Grâce à une aile de tissu, le parapentiste a la sensation de planer comme une mouette sans élément matériel comme la carlingue d'un avion ou d’un hélicoptère le séparant du vide. Il ressent le soleil sur sa peau, le vent dans ses cheveux, la température ambiante, et découvre halluciné des paysages qu’il côtoie tous les jours sur la terre ferme sans pour autant les voir.
Au Liban, pays de montagnes, le parapente permet de profiter de vues magnifiques et de sensations fortes. Pour pratiquer ce loisir, une aile, un harnais, des chaussures, des vêtements adaptés, et hop, prêts pour le vol.
Ce tour aérien diurne laisse un souvenir mémorable où l’on découvre le monde des airs, des vents et des nuages, ainsi que notre terre aux paysages sublimes vus d’en haut. Suspendu entre ciel et terre, l’imagination s’envole. Comme Icare, l’envie nous prend de voler jusqu’au soleil, mais non, quoi ? Il est temps de revenir sur terre.
Dounia Mansour Abdelnour
Photos : Paragliding Club Thermique
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