La réouverture des portes de l’ONG Haven for Artists est très attendue. En effet, l’association a connu des difficultés pour trouver un lieu adapté à leurs activités et a traversé la crise sanitaire en proposant des événements en ligne. Fondée en 2011, l’association se place à l’intersection entre l’art et l’activisme en mêlant expositions, conférences et workshops. 

Yasmine Rifaii, directrice artistique, nous accueille dans une salle du nouveau local, pensé comme un centre culturel communautaire. La cuisine est en libre-service, comme la salle de réunion qui peut être réservée pour organiser des workshops ou des sessions de travail. Le bâtiment est complètement adapté aux personnes handicapées : un point d’orgue pour le collectif, qui ne veut « laisser personne de côté. On veut offrir le plus d’inclusivité possible, surtout dans ce climat social très délicat où certain.e.s peinent à se reconnaître dans la société. » 

 Pour Yasmine, l’ambition d’Haven for Artists est surtout de « créer un cadre d’échange où l’art devient le terreau de débats à propos de la société, de la politique ou bien des droits pour les personnes marginalisées.» Basée sur des valeurs alternatives détonnantes de la société libanaise, Haven for Artists milite en effet pour une reconnaissance plus forte des personnes queer avec un coup de projecteur priorisé sur le travail des individus issus de cette communauté et celui des femmes. Soucieuse de proposer une offre culturelle via des expositions parfois organisées en collaboration avec d’autres organismes (comme l’exposition « Radical, Choix et conséquences » en Septembre 2021 avec l’Institut Français), l’équipe souligne l’importance du caractère social qu’Haven for Artists apporte : « au début nous étions exclusivement porté.e.s sur l’art engagé mais nous nous adaptons aux besoins de notre communauté et il en ressort que beaucoup de monde avait besoin d’un espace d’échange qui allait au-delà de l’art en lui-même. Ils ne le trouvaient pas ailleurs », poursuit-elle alors. 

Lorsqu’on lui demande quels sont les projets pour la suite, elle sourit et affirme : « Ce nouveau lieu est déjà un gros projet en lui-même, on fait tout pour qu’il soit le plus confortable possible. On a hâte de recommencer à accueillir physiquement le public ! On continuera également d’organiser des expositions, de mettre en valeur le travail d’artistes engagé.e.s et les workshops sont toujours au programme. Pour le reste, on s’adaptera en fonction des demandes et des besoins de notre communauté comme on le fait depuis le début. » 

L’inauguration des nouveaux locaux aura lieu ce samedi 19 février à partir de 15 heures à Sassine, en présence de l’équipe et d’artistes qui performeront. 

Réseaux:

Instagram; Facebook ; Site web