Du 3 février au 3 mars 2024 la galerie Anima à Doha au Qatar présente une exposition individuelle de Jean Boghossian intitulée « Flames ». L’expo témoigne du riche parcours de son auteur qui a passé de joailler à un artiste visionnaire. L’art complexe de la création avec des métaux précieux et des gemmes, a posé les fondations de bases de la fascination de Boghossian pour le pouvoir transformateur du feu un outil central tant dans la fabrication de bijoux que dans sa pratique artistique actuelle.
Intitulée « Flames », l’expo présente une vaste collection d’œuvres explorant les thèmes de la préservation de l’environnement, de la colère de la nature et des conséquences de la guerre au Moyen-Orient, reflétant la profonde réflexion de l’artiste sur notre monde. Elle constitue un chapitre important dans le parcours artistique de Boghossian.
Le feu, un outil central dans ses créations
Au cœur de « Flames » on découvre l’approche unique de Boghossian vis-à-vis du feu, qu’il applique à différents supports, notamment la toile, le papier, les livres, et les matières plastiques. Plusieurs thèmes ou séries, illustrent ce pouvoir transformateur du feu. La série « Wave » est le fruit d’une fusion de collages, de plâtre et de peinture, représentant une vague dynamique symbolisant la force indomptée de la nature. La série « volcano » qui en est la continuité, capture la fureur élémentaire des éruptions volcaniques en intégrant le feu avec les motifs de l’eau, de la terre et de l’air. La série « Régatas » est inspirée par la vue des voiliers, elle est initialement exposée à Monaco ainsi que la pièce « Atomium » de la série « Clash » qui utilisent des techniques de résine, de fumée et de pigment sur acier ou aluminium. Ces pièces évoquent le mouvement et l’élégance des voiles, représentant l’interaction transformante entre la nature et l’artisanat humain. La série « Flaming Flow » capture la libération dynamique de l’énergie et de l’ambition. En contraste la pièce « Alternance », une variante de cette même série, se démarque par son utilisation distincte des couleurs, représentant les perspectives changeantes et les phases de la poursuite créative. L’expo culmine avec la série « Missile » où Boghossian utilise une technique visuelle imitant l’apparence d’un négatif photographique pour représenter la forme d’un missile. Ce choix artistique a pour but de créer un impact visuel profond servant de dispositif métaphorique pour réfléchir aux conflits mondiaux actuels. A travers le concept du « missile manquant » l’artiste nous invite à une réflexion approfondie sur les causes de la guerre, la nécessite de la paix et la relation inversement proportionnelle entre l’avancement technologique dans la guerre et la préservation de la dignité humaine.
Un langage artistique particulier.
La galerie Anima, située à l’Hôtel ST Régis, de l’ile Marsa Arabia, la Perle, à Doha, est fière de présenter cette exposition qui s’inscrit dans ses objectifs. Inaugurée en mars 2012, la galerie se spécialise dans deux secteurs principaux : la création d’exposition et la prestation de services de conseil artistiques. Elle organise notamment deux grandes expositions annuelles mettant l’accent sur l’art contemporain, tout comme elle présente des artistes locaux régionaux et internationaux, allant des talents émergents aux figures établies dans diverses disciplines artistiques.
La soirée de vernissage de « Flames » a connu une très grande affluence de personnalités officielles et du monde diplomatique, politique, artistique, médiatique, venus faire connaissance de Boghossian et de son œuvre. Il en sera ainsi durant tout un mois. Artiste belge multidisciplinaire, né en 1949, d’origine Libano-arménienne, au sein d’une famille de bijoutier, il travailla dans l’entreprise familiale tout en étudiant l’économie et la sociologie à l’université Saint-Joseph de Beyrouth. Suite à la guerre de 1975 au Liban, il décide de s’installer en Belgique où sa passion artistique s’épanouit. Il s’inscrit à l’Académie des Beaux-Arts de Boitsfort en restant toujours actif dans l’entreprise familiale de bijouterie. En 1992, il crée la « Fondation Boghossian » à la villa Empain à Bruxelles avec son frère et son père, reflétant son engagement envers les arts et son identité cosmopolite.
Il a exposé ces dernières années, en Belgique, à Monaco, à Venise, à Palerme… Sa représentation du pavillon de la République d’Arménie à la 57e biennale de Venise en 2017 fut marquante dans sa carrière. Actuellement, il poursuit son parcours artistique avec plusieurs expositions personnelles en perspective pour 2024, destinées à mettre davantage en valeur son langage artistique unique et la nature évolutive de son travail.
Espérons le voir à Beyrouth ou les galeries d’art ne manquent pas pour l’accueillir.
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