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En 2021, le FIFOG rétablit la réalité par la fiction

08/06/2021|Julia Mokdad

Depuis l’appareil photo qui a révélé au monde entier les horreurs commises à la prison d’Abou Ghraib lors du Printemps Arabe jusqu’à l’action décisive du photographe César de faire fuiter quarante-cinq mille photos des prisons de Bachar Al Assad prises entre 2011 et 2013, en passant par l’usage hollywoodien de la violence filmée chez Daesh, la caméra s’inscrit comme l’outil qui a profondément marqué l’histoire du Moyen Orient et du Maghreb ces vingt dernières années.

 

Ces régions dans son collimateur et sa lentille fixée sur la violence, subie ou commise, la caméra a tendance à occulter les diverses richesses dont regorgent les pays orientaux. Renverser cette tendance, c’est d’ailleurs l’objectif que se propose chaque année le Festival International du Film Oriental de Genève depuis maintenant seize ans afin de révéler le hors-champ, le paisible, le puissant, le sublime de ces régions encore trop peu explorées du public occidental. Et pour porter à bien ce projet, quoi de mieux que de soutenir les regards authentiques de ces populations exaltées et héritières d’une histoire sans pareille ; de ces cinéastes émergents entendant faire voyager leurs idées au-delà des frontières qui enclavent trop souvent leur potentiel artistique. 

 

« L'espoir est une arme formidable même quand tout le reste est perdu. » Nelson Mandela

 

C’est pour payer un tribut au courage - le courage de contrer la censure, de contourner le manque de moyens financiers, de survoler le jugement moral, le manque de reconnaissance, de pallier au problème de distribution - que le FIFOG revient cette année à sa source : l’espoir. L’espoir de créer, d’aligner, un plan après l’autre, ses pensées. L’espoir de consumer l’art pour mieux le ressusciter. Si le simple fait de monter un projet quand tout s’écroule en est une manifestation, l’espoir est aussi au coeur même des cinquante synopsis sélectionnés :Le Cèdre d’octobre du Libanais Salim Saab et Qu'ils partent tous de l’Algérienne Sara Nacer en sont de légitimes exemples. 

 

Démystifier l’information

Cette année le thème ne se livre pas à une sélection passive. C’est lui qui s'impose de lui-même à Genève, de la même façon que l’espoir s’impose aux terres moyen-orientales, encore trop nombreuses à s’accrocher à lui en dernier recours. « Dans le registre des honneurs, la place revient aux pays du Levant comportant la Syrie, le Liban, la Palestine et l’Irak et une attention particulière sera accordée à l’étonnant pays des Cèdre » expliquent les organisateurs du festival. Tous quatre frappés de plein fouet par des crises humanitaires de grande ampleur, ces pays sont l’allégorie même de l’affirmation de l’art comme entité éternellement régénérée et régénératrice. En plus d’être un véritable tremplin pour les jeunes réalisateurs exposants leurs œuvres, le festival prendra alors ici le contrepied d’une couverture médiatique pondéreuse qui pose un voile d’opprobre sur ces pays incandescents. 

 

Présidé cette année par la journaliste libanaise Joumana Haddad, le rendez-vous annuel départagé sur huit lieux de projections dans le canton de Genève et ses communes décernera un FIFOG d’or et un FIFOG d’argent pour long et court-métrage, ainsi qu’un FIFOG d’or du public pour tisser entre l’Orient et l’Occident ce lien incassable qu’ils ont en commun : la société civile.  

 

Pour plus d'infos, cliquez ici

 

 

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