Au cœur de Paris, place des Vosges, se situe la galerie Mark Hachem dans laquelle l’auteur Jihane Farhat a convié ses lecteurs le 16 février dernier pour la signature de son ouvrage Des hommes, des dieux et du destin : poétique des relations dans des pièces du théâtre tragique européen. Vivant entre Beyrouth et Paris, l’auteur aux centres d’intérêts éclectiques est également journaliste et réalisatrice de documentaires. Passionnée de littérature, d’anthropologie et de dramaturgie, ces diverses disciplines ont façonné son ouvrage dans lequel elle traite des problématiques contemporaines. L’identité, la politique, les idéologies, le climat : de multiples sujets qu’elle traite par le biais de représentations issues de l’antiquité à l’instar de la tragédie. De Sophocle à Goethe, de Racine à Shakespeare, l’écrivain enrichit au mieux son propos afin d’esquisser une voie d'espérance en dépit de l’ombre qui semble régner.
3 questions à Jihane Farhat.
Présentez-nous votre ouvrage
« Des hommes, des dieux et du destin : poétique des relations dans des pièces du théâtre tragique européen » est en fait ma thèse de doctorat, qui, fait inhabituel pour les thèses, a été publiée par cette grande maison d’édition parisienne.
L’ouvrage de 416 pages, fait partie de la collection ‘critique littéraire’. L’étude renferme une critique d’œuvres théâtrales intemporelles, produites avec une différence d’âge de 2500 ans. Du théâtre grec, au théâtre médiéval, celui Renaissance, celui des classiques, et des romantiques, l’étude embrasse aussi les problématiques du théâtre moderne. L’axe de lecture commun est celui de la relation conflictuelle entre les trois pôles de la tragédie : le héros tragique la divinité et le destin.
Avez-vous voulu lier cette problématique du tragique à l’état du monde actuel ou est-elle inhérente à chaque époque ?
Cette dissonance ou ce conflit qui existe entre l’homme et ce qui le dépasse est tragique. Et le tragique ne se limite pas au corpus mais il reflète aussi la tragédie de l’homme moderne, acculé à des choix et écrasé par les mouvements irraisonnés du monde. Ainsi toutes les catastrophes, que ce soit la guerre, l’épidémie ou le tremblement de terre, sont des phénomènes qu’on essaye d’expliquer, de justifier. Quelle est la source du mal ? Est-ce l’homme ou ce qui le dépasse ?
Aujourd’hui, avec l’irruption de l’inexplicable, le livre rend compte d’un questionnement lancinant et d’une aspiration à la concorde entre l’homme et Dieu, réconciliation qui pourra, in fine, déclencher l’action.
Quelle a été la réaction du public lors de la présentation de l’ouvrage ?
Le public, formé de spécialistes, d’hommes de lettres, d’artistes ou de théoriciens de l’art mais aussi de curieux et d’étudiants était enthousiastes. Ils ont apprécié le style du livre, la pertinence des propos et l’originalité de l’approche. Mais aujourd’hui, les lecteurs restent des lecteurs français ou étrangers. Une fois le livre disponible au Liban, les lecteurs libanais s’intéresseront, nous l’espérons, à son approche, surtout parce que le tragique fait partie de l’histoire de ce petit pays si divers dans sa culture et si meurtri dans son histoire.

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