Beyrouth Livres : Jour 4, la fête continue et bat son plein
06/10/2023|Gisèle Kayata Eid
Ce jeudi, la déambulation littéraire proposée par l’Institut culturel français s’est attardée, entre autres, à des joutes poétiques dans les jardins de la bibliothèque Assabil en soirée; alors que deux évènements, tout aussi enthousiastes, se sont succédés dans le magnifique Palais Sursock dès la fin de l’après-midi.
« Les lectures nocturnes » se sont déroulées dans le splendide salon arabe, organisées par la Maison internationale des écrivains de Beyrouth qui a donné la parole à trois auteurs pour lire des extraits de leur dernier ouvrage, publiés en 2023. Ainsi Mathias Énard a lu un passage de « Déserter », aux éditions Actes Sud; Hala Moughanieh de « Il faut revenir », aux éditions Projectiles et Olivier Rohe un passage de « Chant balnéaire » aux éditions Allia. Ambiance intimiste à laquelle Percy Kemp a beaucoup contribué en livrant en début de séance un brillant exposé inspiré par le musée qui le recevait (Yasmina Khlat, elle, étant chargée de conclure avec un texte dédié à son grand-père, le peintre Georges Corm). À partir de la genèse de l’idée du mouseion grec, lieu d’inspiration et de contemplation qui relevait de l’université et de la bibliothèque avant d’être récupéré par les Romains qui l’ont introduit comme un temple de richesses et de possessions, l’auteur de « Les cinq sœurs », publié au Seuil en 2023, a déroulé très subtilement le concept de musée vers un lieu d’extraterritorialité qui permettrait aux « marginalisés » de la société de ne pas être étrangers dans leur propre pays. Il n’en fallait pas plus pour charmer l’auditoire attentif installé assis sur des chaises, diwans ou carrément par terre sous les vitraux, parmi les arcades, dans le somptueux enclos de boiseries gravées. Les quelques dizaines de privilégiés qui avaient pris la précaution de s’inscrire à l’événement se sont laissés envoûtés par l'atmosphère feutrée et comme magique du moment…
… Alors que dehors, sur la grande esplanade du Musée Sursock, se pressait un tout autre public placé vis à vis de la magnifique façade blanche incrustée de vitraux multicolores. Ici se préparait un original « concert » de Tarab, avec la guitare de Gred qui jouait le blues (le tarab occidental) en accompagnement des commentaires de Charles Berbérian. Le scénariste, chef d’orchestre de la douzaine d’artistes sur scène, expliquait les circonvolutions de ce genre musical. En alternance quelques auteurs ont lu des extraits de leurs livres alors qu’autant de dessinateurs, dont Alexandre Clérisse (à qui l’on doit l’affiche du festival), ont laissé voguer leur imagination et que leur dessin s’esquissait sous nos yeux, projeté sur grand écran…
Un moment heureux qui a ravivé les grandes soirées festives en plein air de Beyrouth en présence de centaines de curieux, mélomanes, élèves d’écoles, purs Beyrouthins et tous ceux pour qui une soirée si agréablement concoctée et offerte ne pouvait pas être ratée.
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