Les Délégations permanentes du Liban et de la France auprès de l’Unesco ont conjointement organisé au siège de l’Unesco à Paris la projection, en avant-première, du film de Oualid Mouannes, « Liban 1982 », dont la sortie est prévue en France le 24 novembre prochain. L’histoire se déroule en 1982 pendant l’invasion israélienne du Liban, dans une école privée en périphérie de Beyrouth. Le jeune Wissam, onze ans, tente de confesser son amour à l’une de ses camarades de classe et au même moment, ses professeurs, qui partagent un différend politique, essayent de masquer leurs craintes.
Ce film d’une grande sensibilité mêle le monde de l’enfance, supposé rester hors du drame qui se joue et celui des adultes essayant de gérer tant bien que mal une situation qui lui échappe. Comment les relations humaines, amoureuses, professionnelles peuvent-elles continuer à exister dans cette atmosphère de fin de monde? Mohammad Dalli dans le rôle de Wissam et Nadine Labaki dans le rôle de Yasmine, le professeur, sont bouleversants de sincérité. Ils sont entourés d’acteurs qui campent avec grand naturel l’innocence des enfants et l’angoisse des adultes.
Avant la projection l’ambassadrice du Liban auprès du Liban, Sahar Baassiri, avait accueilli le public, venu très nombreux, en mettant l’accent sur la créativité libanaise toujours bouillonnante malgré les épreuves traversées par notre pays, affirmant qu’au Liban, actuellement, la culture est non seulement essentielle mais salvatrice.
L’ambassadrice de France auprès de l’Unesco, Véronique Roger-Lacan est, quant à elle, revenue sur l’inaliénable amitié entre les deux pays et sur le projet « Li Beirut » lancé par l’Unesco pour la réhabilitation de la ville par l’éducation et la culture après l’explosion du 4 août, projet qu’elle suit très attentivement.
Après la projection un débat, modéré par la journaliste Dalal Mawad se déroule entre le réalisateur Oualid Mouannes, la productrice Myriam El Hajj et la salle, autour des deux thèmes essentiels du financement des industries créatives et du manque de livre d’Histoire unifié au Liban.
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