Comment est né l’envie d’écrire ce livre ?
De mon besoin de témoigner, j’ai été tellement emportée par les évènements que j’ai très vite ressenti le besoin d’écrire pour raconter, laisser une trace… Et, pour donner à voir un autre regard sur les choses, surtout. Que ce soit à mon père d’abord, lui qui se demande ce que je fais ici, engageant avec lui cette correspondance pour tenter de lui donner quelques éléments de réponse… Mais aussi, au reste du monde pour donner à voir une autre version des faits que ce qui transparait dans les médias. Et enfin, à mes compatriotes surtout, me faisant le porte-flambeau de l’espoir, moi qui regarde les évènements avec un regard inédit, non-empreint des traumas passés, moi qui suis d’ici mais aussi d’ailleurs…
Vous sentez-vous plutôt française ou libanaise ?
Je suis et je serai toujours les deux, c’est un privilège. Mais la révolution m’a clairement permise de me sentir appartenir à ce pays et de porter avec lui son combat. Et avec elle, j’ai sans doute pris la mesure de ce que je suis venue chercher ici : comprendre une partie de mon histoire et pouvoir me réclamer de cette identité. Bien sûr, c’est facile pour moi d’espérer : j’ai grandi loin de la guerre là où on ne manque de rien. Et c’est certainement plus facile de croire en l’avenir quand on ne souffre pas d’hier… Mais quelque part, c’est le passé qui m’envoie… Et on a besoin de gens comme moi qui regardent les choses avec bienveillance.
Quel regard portez-vous sur la révolution à présent ? A-t-elle servi à quelque chose selon vous ?
Bien sûr ! Et surtout, selon moi, elle est loin d’être terminée ! Elle s’exprime encore dans le combat pour la justice, également à travers tous ceux qui continuent d’œuvrer pour le Liban de demain, à travers la société civile, à travers la jeunesse qui n’a strictement rien de ses aînés… Je crois de plus en plus que le peuple est prêt pour un changement profond de la société, c’est ce que la révolution a démontré. Les consciences s’éveillent... Même s’il y aura toujours des gens qui préfèrent aller vers ce qui est familier. C’est un combat à long-terme, il faut être patient…
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