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‘Miské’* de Krystel Abimeri : de courtes nouvelles savoureuses inspirées de notre bled !

20/10/2018|Bélinda Ibrahim

Née à Beyrouth le 14 juillet 1983, Krystel Abimeri fait la révolution depuis. Ses études de Communication et de Sociologie la mènent à œuvrer dans le développement international. À ses heures pas si perdues que ça, elle raconte des histoires pour petits et grands. Elle a beau être une enfant du Monde qui puise son inspiration à chaque coin de rue, elle revient toujours raviver une sensation, un souvenir sur sa terre natale. Krystel Abimeri est auteure du livre Jeunesse ‘Petit Shoe de Boutville’. Elle s’est amusée, pour son deuxième opus, ‘Miské’ à utiliser des expressions typiquement libanaises pour les monter et les démonter en courtes nouvelles à la fois drôles, tendres et nostalgiques. Il y en quatre au total dans son ouvrage : 3eib (c’est honteux !), Bassita (pas grave !) et Dabké (danse folklorique typiquement libanaise) qu’elle a utilisé comme surnom pour un jeune garçon qui vendait des roses. ‘Miské’ est un exquis concentré de ses délires nostalgiques. Elle le signera le samedi 3 novembre à partir de 19h au Salon du Livre francophone de Beyrouth sur le stand de Noir Blanc Et Caetera.

Pourquoi avoir choisi le mot “Miské” comme titre à votre recueil de nouvelles ?
‘Miské’ en arabe, c’est la résine naturelle aromatique que secrète sous forme de larmes le pistachier lentisque - le mastic. Les larmes que cet arbuste méditerranéen verse, comme les nôtres guérissent, soulagent, réjouissent. On retrouve cette douce mélancolie au fil des textes : les quatre courtes histoires ressassent soit un souvenir particulier de mon pays, soit des fragments de vie du quotidien. 
‘Miské’, c’est le parfum qui remonte à l’enfance et que l’on retrouve dans les desserts de notre grand-mère. Ça raconte des moments que j’ai vécus, avec un brin de satire, un soupçon d’humour noir, et une bonne dose de nostalgie. D’abord amère, la gomme à mâcher s’adoucit sous la dent et dégage une saveur très prononcée de pin et de cèdre. Comme ce recueil de nouvelles, qui porte un regard amusé sur notre société, la raconte à l’état pur, mais avec tendresse. Et ceci sous forme de poésie. Parce qu’un petit peu de poésie dans ce monde de bruts ne fait pas de mal, n’est-ce pas ?

Il y a quatre courtes histoires rédigées en français mais portant des titres en libanais. Laquelle a votre préférence et pourquoi ?
Le choix de l’arabe pour les titres, c’est parce que je voulais être fidèle à notre manière de parler. On a beau être francophone, notre quotidien regorge de dialecte libanais, de mots saisissants, évocateurs, plein de sens et de puissance, que je trouve particulièrement beaux. Le Libanais parlé est plein de poésie finalement. Je souhaitais rendre hommage à ses mots de la vie de tous les jours. Les mettre sur un piédestal, parce qu’on leur doit beaucoup. Rendre ces textes plus humains. Il est difficile de choisir entre les quatre histoires : chacune a une valeur sentimentale. Mais si je m’efforce de faire l’exercice, mon cœur balance entre 
‘Dabké’ et ‘Bassita’ : ‘Dabké’ parce qu’il a vraiment existé ce petit garçon aux roses rouges, et que bien qu’il me renvoie à une phase particulière de ma vie - celle de mes vingt-six ans - son histoire est hélas encore d’actualité aujourd’hui, criante de vérité, vu la situation alarmante des réfugiés et de ces enfants qui courent les rues. 
‘Bassita’ parce que c’est un mot que ma maman affectionne, elle qui a toujours eu la sage habitude de relativiser et de dédramatiser. À chaque jour suffit sa peine, une admirable leçon de vie. 

Prévoyez- vous une suite à cette jolie série de mots qui en disent long? Une sorte d’abécédaire ? 
Personnellement, je n’y ai pas pensé, je conçois rarement des textes avec une suite en tête, je n’ai jamais été grande partisane des séries. J’ai toujours l’impression que ça va éventuellement perdre de son souffle et de sa matière. De sa magie aussi. Mais présenté comme ça, pourquoi pas, c’est une belle idée! Je vais y réfléchir. Wallah Fekra !


* Noir Blanc Et Caetera






 

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