C’est grâce à une jeune femme polonaise que le patrimoine architectural libanais s’invite dans les chambres de nos petits bouts de chou. Amoureuse des traditions et des vieilles pierres, Julia Wysocka est une ardente défenseuse du patrimoine culturel libanais.
De Varsovie à Beyrouth
Diplômée en droit international, Julia Wysocka se rend à Beyrouth pour effectuer un stage à l’ambassade de Pologne. Elle tombe sous le charme de Robert (son futur époux) et du Liban.
Le jeune couple fait partie de ces milléniaux pour qui la révolution technologique ne doit pas occulter les valeurs sûres en matière de pédagogie enfantine. Julia et Robert Haddad s’insurgent contre la présence de plus en plus grande de jouets électroniques et autres tablettes tactiles dans les foyers. C’est ainsi qu’ils se lancent en 2018 dans la fabrication de jouets traditionnels en tissu et en bois, soucieux de véhiculer des valeurs pédagogiques aux enfants, tout en préservant l ‘environnement.
L’héritage architectural
L’éducation et le bien-être des enfants est au cœur de leur réflexion. C’est dans cette perspective qu’’ils imaginent pour eux des meubles et des tableaux empreints d’une douceur nostalgique. « Kids for Turath » est une collection d’affiches et de placards représentant des maisons libanaises traditionnelles. « Nous espérons que cela encouragera les parents à parler aux enfants du patrimoine architectural du pays » explique Julia avant d’ajouter : « les petits grandiront entourés d’images qui laisseront des traces dans leur mémoire. Ainsi le goût du passé sera transmis à la nouvelle génération, qui je l’espère, se battra pour le préserver. » Pour les initiateurs du projet, les vieilles maisons libanaises, bien que, de plus en plus rares, ont imprégné l’enfance des libanais au même titre que la manoucheh de thym, le sirop de mûres, les bougainvilliers ou les oliviers. « Imaginez que vous êtes un gosse de trois ans dans le Liban d’aujourd’hui, vous associerez certainement votre pays aux tours de verres qui vous entourent, alors que cela n’a rien à voir avec votre héritage culturel, s’indigne Julia qui cite une phrase tirée de la charte d ‘Amsterdam (Congrès sur le Patrimoine Architectural Européen, octobre1975) : « le patrimoine architectural ne survivra que s’il est apprécié par le public et en particulier par la jeune génération ». Cela sonne juste. Comment garder son authenticité à l’heure de la mondialisation et de l’occidentalisation à outrance ? Comment inculquer à nos chers petits la sensibilité nécessaire pour apprécier l’élégance et l’harmonie des maisons de nos grands-parents ? Julia et Robert semblent avoir essayé d’y remédier à leur manière. Mais ils ne comptent pas s’arrêter là, un nouveau projet est en gestation nous confie Julia : « Il s’agit d’utiliser les réseaux sociaux pour organiser un jeu en ligne où l’on postera des dessins représentant d’anciennes maisons libanaises, toujours debout. Les jeunes internautes seront chargés de les colorier. Un concours sera organisé pour motiver les artistes en herbes.
Contact :TeePee&co.Beirut
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