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Karen Chekerdjian s’installe dans son nouvel espace

16/05/2019|Caroline TORBEY

 



Entre rétrospective et exposition
« C’est une ancienne tannerie qui ressemblait à un dépotoir quand je l’ai vue pour la première fois » commence l’artiste. Après vingt ans de travail et maints projets, tous porteurs d’un bout de vie, il lui fallait trouver un espace assez vaste pour accueillir ses pièces, surtout les plus grandes, et exposer au public son talent. Après 8 mois de travaux colossaux, Karen Chekerdjian s’installe dans son nouveau showroom exposant son travail sous forme de rétrospective. Ce n’est pas seulement une exposition de ses œuvres c’est vraiment son univers qui est dévoilé au grand jour, son espace de travail permanent, son monde à elle. Cet espace lui donne la chance d’exposer ses grands objets car avant, dans son ancien espace, elle n’exposait que les petits objets faute de place. Les gens pensaient qu’elle ne faisait que de petits objets alors qu’en fait elle a une multitude de grands objets qui valent la peine d’être exposés et vus. 

Plus que du design, de l’Art
Les productions de Karen ne sont pas seulement de belles pièces fonctionnelles. Il y a un aspect artistique dans ses designs qui en fait de véritables objets de collection. Ses créations entrent dans la catégorie des pièces d’Art, dignes des musées. Quand elle a exposé à Art Basel, ses designs ont été considérés comme des œuvres et non comme de simples objets commercialisables de la vie courante. Pour exemple sa collection « Totems », des tables basses qui consistent en un jeu de couleurs (vert, rouge et bleu) et de formes (triangle, rectangle et rond). « Elles sont un mouvement entre 3 objets géométriques basiques, 3 éléments de base, que j’ai empilés comme un enfant aurait pu le faire. Je suis souvent dans le geste car je trouve que c’est très important. Totem est une pièce qui a été sélectionnée au Musée des Arts Décoratifs de Paris comme sculpture. Elle est entrée dans la collection du Patrimoine Français en 2017 et j’en suis fière !» raconte Karen.

Un fil conducteur subtil entre chaque création
On découvre un lien subtil entre les créations puisqu’on passe d’un objet à l’autre sans vraiment s’en rendre compte. Partant du principe que « tout peut devenir quelque chose d’autre », elle a réutilisé les restes de certaines pièces pour en confectionner de nouvelles. Par exemple, avec les demi-sphères des Rolling Stones (rangement en forme de boules incontrôlables) elle a créé Hiroshima, une lampe aux allures futuriste. «Toutes mes pièces sont reliées l’une à l’autre d’une façon ou d’une autre », nous confie Karen.
Il lui arrive aussi d’avoir des objets qui naissent un peu comme cela, par hasard, suite à des demandes de clients mais tous émanent de son intuition.« Je suis quelqu’un de très intuitif. Mon intuition ne me trompe jamais ; alors je crée sous son impulsion ». Son inspiration, c’est son intuition du moment qui est déterminée par ce qui l’entoure et aussi par les sentiments, par ce qu’elle traverse au fil de sa vie.

La vie dans tous ses états
L’artiste travaille toujours avec des matériaux vivants, qui vieillissent, qui s’oxydent, qui se rayent, qui vivent à la manière de l’Homme. Sa matière du moment, c’est le métal. Parmi ses créations, on retrouve une prépondérance d’inox, de bois, d’aluminium etc… « Je déteste l’idée de travailler avec du plastique bien que mon premier objet, Mobil, un cintre en méthacrylate suspendu au plafond, soit en plastique, je me suis juré de ne plus jamais retravailler avec cette matière ». 

Une production libanaise
« 90% de ce que je produis est fabriqué au Liban, excepté la céramique». L’artiste met un point d’honneur à faire travailler les artisans locaux car ils sont très doués et leurs talents ne sont pas assez mis en valeur. La plupart des designers fabriquent en dehors du Liban, mais Karen insiste pour faire travailler les artisans libanais et obtient la meilleure qualité de production. « Cela n’a pas toujours été facile surtout que je suis une femme dans un pays où la mentalité machiste prédomine, mais avec temps et persévérance, j’ai appris à me faire respecter dans les ateliers et surtout à me faire aimer. Nous avons des relations amicales, affectueuses et je travaille coude à coude avec les mêmes familles depuis plusieurs années. »

Karen est incontestablement une designer libanaise implantée et reconnue au Liban et dans sa capitale pour laquelle elle a un attachement infaillible !
 

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