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« Par l’émoi d’amour » lorsque la passion de Michèle Malek pour le théâtre atteint sa plénitude

26/06/2019|Bélinda Ibrahim

Elle est à son dix-huitième spectacle. Michèle Malek a depuis près de vingt ans mixé le savant mélange de son amour pour la langue française -qu’elle a enseignée durant de longues années à des adolescents- avec celui des planches, sa passion originelle. Sa toute dernière pièce est l’adaptation originale-menée avec brio- d’une compilation de trois pièces: « Deux Persans à Paris » de Sylvaine Hingails ; « Deux couverts de Sacha Guitry » ; et « Dérives et petits détails » de Denise Bosnal. Un rendez-vous à ne pas manquer au théâtre Monnot* les 27, 28, 29 et 30 juin.



Parlez-nous de votre passion pour le théâtre et de votre école/atelier Très-Tôt-Théâtre ?
Depuis toute petite, je m’enfermais dans ma chambre et je jouais pendant des heures toutes les scènes de films, de comédies musicales et de pièces qui me marquaient. De plus, ayant grandi auprès de parents artistes, je jouais des pièces (d’auteur) lors des réunions de famille. Ado, quand j’ai vu pour la 1ère fois L’homme-orchestre de Louis de Funès, j’ai tout de suite rêvé de devenir danseuse de Jazz et de faire le tour du monde au sein d’une troupe. Je ne suis pas devenue danseuse mais l’amour de la scène s’est développé au fil des ans lors de mes spectacles de danse et de théâtre. Puis très vite j’ai choisi de transmettre cet amour inconditionnel des planches à mes élèves durant mes 35 ans (magiques) d’enseignement de français. Une phrase, un bout de texte, un poème suffisaient pour que les murs de la classe tombent pour laisser place aux planches de la scène. Il a fallu que je démissionne d’un des nombreux collèges où j’ai enseigné, pour que j’ouvre en 1998 mon propre atelier. L’Atelier Très-Tôt-Théâtre naissait ! Au début, dans un local en montagne, puis dans l’Act du Monnot puis à l’I.E.S.A.V, puis le nombre de comédiens augmentant, il n’y avait plus assez d’espace pour nous. Je suis rentrée donc, dans mes murs, il y a 10 ans, à l’avenue Victor Hugo.
J’ai fêté les 20 ans de l’Atelier il y a quelques mois.

Vous en êtes à votre dix-huitième spectacle. En quoi celui-ci se singularise par rapport aux précédents ? 
Ce 18ème spectacle Par l’émoi d’amour est unique en son genre parce qu’il présente 3 œuvres, à travers 3 siècles, donc 3 approches théâtrales différentes. En premier, une adaptation originale des Lettres persanes de Montesquieu, puis une comédie en un acte de Sacha Guitry mettant en scène l’ingratitude d’un fils face au sacrifice d’une vie de père et enfin, une écriture contemporaine, haute en couleurs, de Denise Bonal, présentant l’effervescence sensuelle d’un mariage à la campagne.
Le défi de ce spectacle réside dans l’interprétation de 12 ados qui joueront plus de 40 personnages à la fois. 12 ados qui ont grandi, pour la plupart d’entre eux, à l’Atelier, acquis une formation solide et une expérience non négligeable, au fil des ans et qui risquent d’en étonner plus d’un. Un projet ambitieux, monté avec peu de moyens (on ne va pas reprendre la litanie du manque de sponsors et de la situation catastrophique du pays) mais avec une formidable équipe technique animée par cette même passion et amour pour les jeunes.

Pourquoi les enfants et les adolescents plutôt que les adultes ? Est-ce lié à votre ancien métier d’enseignante de français ?
Malheureusement, la plupart de ces apprentis-comédiens partent poursuivre leurs études à l’étranger après toutes ces belles années vécues parmi nous. Ce qui fait que la plupart des spectacles sont montés avec les générations montantes et non celles qui continuent à prendre des cours durant leur cursus universitaire.
Cependant, un projet fou risque de prendre forme avec les « anciens-ados » devenus adultes et qui sont en train de revenir progressivement au pays. Alors, là, nous risquons de casser la baraque !

Si vous deviez choisir une pièce parmi vos dix-huit mises en scène, ce serait laquelle et pourquoi ?
Il serait très difficile de choisir un spectacle parmi les 18 parce que chacun d’eux avait son cachet, son lot d’acteurs incomparables ou son texte désopilant. Mais Boeing Boeing, Stationnement alterné, Chat et Sourisou Tout le plaisir est pour nous restent des pièces qui ont marqué le public libanais.


*Billets en vente à la Librairie Antoine
 


 

Synopsis

Deux persans à Paris - Sylvaine Hingails 
D’après l’œuvre de Montesquieu
Deux Persans, Usbek et Rica, visitent la France pour la première fois. Ils découvrent avec ravissement la capitale française et essayent de comprendre la manière de vivre des parisiens. Cependant, les nouvelles qu’ils reçoivent de Perse, en particulier du sérail d’Usbek, à Ispahan, ne sont pas bonnes. Le désordre règne depuis le départ du maître. Usbek réussira-t-il à oublier sa chère Roxane ? Rica saura- t-il convaincre son ami Usbek de s’installer en France afin de profiter pleinement des plaisirs de Paris ?

Deux couverts - Sacha Guitry
M. Pelletier attend avec une grande fébrilité l’arrivée de son fils, Jacques, pour le dîner. Ce dernier vient de passer son baccalauréat. Or, le père n’a aucune nouvelle de son fils et se demande bien s’il est recalé ou pas…Entre temps, il reçoit une visite tout à fait inopinée, celle de Mme Blandin, sa maîtresse. Cette dernière lui fait part de sa jalousie envers cette mystérieuse personne avec qui il compte partager son dîner. Le père s’empresse tant bien que mal de prendre congé de Mme Blandin. Et voilà que Jacques arrive enfin. 

Dérives et petits détails - Denise Bonal
C’est un mariage à la campagne. Se croisent des gens de tous âges. Ils se connaissent ou se retrouvent ou ne se connaissent pas. Le rythme de l’ensemble des entrées et sorties de scène reflète l’effervescence sensuelle qui accompagne les mariages… Mais ce mariage n’est pas comme les autres, c’est plutôt un mariage dans le souvenir et dans la nostalgie. Angèle y retrouve son mari Renaud qu’elle a quitté depuis douze ans et un billet d’un dollar… 



 


 

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