Elias Moubarak éprouve une passion profonde pour les vieilles photographies, suscitant chez lui rêves et créativité. Son exposition ‘The Wondrous & probable life of Mr. H’ se déroule jusqu’au 15 décembre à la galerie Art on 56th. Il nous en parle.
D’où est née votre passion pour les vieilles photographies ?
Je pense que je suis, principalement, photographe parce que je suis un grand fan de photographie, de grands photographes et d’art en général. Mais aussi j’ai toujours été intéressé par l’histoire. Et les histoires qu’on raconte. Qu’elles soient vraies ou imaginaires ou des contes qu’on répète pour en faire un mythe…
Alors voilà, quand je trouve des photos, celles de ma famille, celles des autres ou sur les marchés aux puces, je ressens souvent le côté artistique et la valeur historique de l’image. Étant donné que les gens se débarrassent souvent de ces anciennes photos et qu’inversement je leur donne une valeur inestimable, cette passion est comparable à une chasse au trésor.
Comment avez-vous découvert celles de Monsieur H. ?
En 2015, sur le marché aux puces de Fehrbelliner Platz à Berlin. Une femme vendait une grosse caisse d’anciennes photos, des albums, des cartes postales… Cela devait être la fin de la journée, elle avait accepté de tout me vendre pour environ 40 euros.
A la maison, en voyant les milliers de photos, je découvre un tas qui appartient à celle de Monsieur H. Son regard contemplateur, son sourire, ses lunettes, ses photos… il était sympathique.
De quelle manière vous lui avez donné une existence ?
En coloriant les photos et les manipulant pour raconter son histoire de façon fantastique et mystérieuse, avec de l’humour, de l’anachronisme. Mais en ajoutant également des références de notre époque etc.
J’ai aussi voulu pousser le public à imaginer son histoire. Mr H aurait pu être n’importe qui… c’est pour ça que je ne dévoile pas son vrai nom. J’espère que cette nouvelle existence poussera le public à s’imaginer à ‘ce qui aurait pu’… qu’on ajoute une valeur qui se joindrait à celle de l’archivage et la préservation.
A votre avis, quelle est l’importance des vieilles photographies à l’heure des réseaux sociaux ?
C’est sûr qu’avec les réseaux sociaux, on peut partager tout ce qu’on retrouve… Et que le public est ridiculement énorme. C’est bien.
Mais le public surconsomme tout ce qu’il voit et passe très rapidement à autre chose. Nous sommes désensibilisés. On peut collectionner, préserver et puis partager sur les réseaux. Ce sont des guides, des références de notre temps.
Malheureusement aujourd’hui, une majorité voit, partage, ressent leur importance et puis les oublie le lendemain.
Personnellement, je trouve que les vieilles photographies ont toujours leur propre public. Que ce soit sur un écran, ou dans l’intimité d’un album, ces photos trouvent toujours une place dans nos vies pour des raisons historiques, artistiques, familiales…
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