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Laura Lahoud : Le Festival al-Bustan, des moments de joie partagée

31/01/2019|Nelly Helou

Le mois de février est là. Quelques centaines d’artistes internationaux se préparent à venir au Liban pour animer le Festival al-Bustan qui se tiendra du 12 février au 17 mars. Pour un tour d’horizon global, nous avons rencontré Laura el Khazen Lahoud. Aux cotés de sa mère Myrna Boustani fondatrice et présidente du Festival et des membres du comité, Laura s’y implique à fond motivée par ce grand défi qui se renouvelle depuis 26 ans. Elle nous parle de cet événement musical et nous invite à partager des moments de pur bonheur. 



Cette année le festival fête son 26ème anniversaire et présente un programme sous le signe de l'Italie intitulé ‘Crescendo’. Quelles sont les particularités de cette édition ? 
Chaque édition est encore plus belle. Cette année l’Italie est à l'honneur. Nous invitons un grand nombre de musiciens et chanteurs italiens mais aussi des artistes de nationalités différentes qui interpréteront la musique de grands compositeurs italiens. Il y aura au total plus de 270 participants. Nous accueillons cinq orchestres différents, de grandes stars internationales ainsi que des étoiles montantes.
Nous avons créé le "Al Bustan Festival Academy Orchestra" qui regroupe de jeunes musiciens du monde entier qui arriveront au Liban deux semaines avant le Festival. Ce sera un orchestre en résidence qui répètera avec de grands solistes et ouvrira le festival le 12 février, accompagné par ces solistes sous la direction de Gianluca Marciano. 
Nous avons de même entrepris des coopérations avec des institutions musicales comme ‘Grange Park Opera’ et ‘l’Accademia Teatro alla Scala’.
Les six concertos de violons de Paganini seront joués par six différents violonistes virtuoses. Ce sera une chance de pouvoir les écouter.
Un autre grand moment sera laTraviata où la sublime Maria Mudryak interprétera le rôle de Violetta.
En allant Crescendo, deux très grands tenors, Joseph Calleja et Javier Camarena chanteront Verdi et Rossini.

D'année en année le Festival du Bustan s'est imposé sur la scène musicale libanaise. Qu'est ce qui explique sa réussite? 
Nous nous spécialisons dans la musique classique et ne faisons aucun compromis en ce qui concerne la qualité des concerts que nous présentons et des artistes que nous invitons. Je pense que nous avons mérité la confiance du public. 
Comme les artistes résident à l'Hôtel al Bustan, le public peut les rencontrer au bar, au restaurant et dialoguer avec eux, ce qui n’est pas si facile dans les grandes salles internationales. Le Festival nous donne beaucoup de plaisir, chaque édition crée de nouveaux liens, d’autres amitiés et beaucoup de joie partagée avec le public.

Il vous est arrivé plus d'une fois d'accueillir des artistes internationaux encore au début de leur carrière et qui sont lancés à partir du Bustan. Est -ce une confirmation de l’importance de ce festival ? 
Ceci confirme la sélection pertinente des artistes qui se produisent pendant le festival. Nous invitons d’excellents artistes encore peu connus qui deviennent quelques années plus tard extrêmement célèbres. Nous les repérons au tout début de leur carrière avant qu’ils ne deviennent inaccessibles. Les noms qui me viennent à l’esprit sont Joseph Calleja, Ermonela Jaho, Anita Rachvelishvili, Khatia Buniatishvili, Victor Julien-Laferrière et bien d’autres, qui se sont produits au Bustan et sont aujourd’hui de très grandes stars. Grâce à l’amitié qui s’est tissée entre nous, nous arrivons à les convaincre de revenir. 

Comment se fait le choix des artistes et des performances ? 
Nous sommes une machine en marche. Dès que nous décidons du thème, les idées se mettent en place. Notre directeur artistique Gianluca Marciano propose certains programmes et quelques artistes. Ma mère, nous demande de contacter tel chanteur ou pianiste qu’elle a entendu. Nous faisons des voyages pour écouter des concerts et faire nos choix. Puis nous prenons contact avec les artistes et leur agent.

Lors de son riche parcours le Festival a dû certes affronter des difficultés, lesquelles ? 
Comme vous pouvez l’imaginer, nous faisons face d'énormes difficultés financières et parfois sécuritaires. Les sponsors jouent un rôle important dans la continuité de ce festival et nous souhaiterions un plus grand appui de l’Etat.

Mais il est aussi une fierté pour sa fondatrice et présidente Myrna Boustany et pour le comité. Quels sont les principaux motifs de cette fierté ? 
C’est surtout un grand plaisir chaque année de recevoir tous ces artistes, de leur faire découvrir le Liban et de les faire connaitre au public libanais. 
Bien sûr qu’on peut écouter ces mêmes artistes dans les grandes salles de concert internationales, mais c’est tout à fait autre chose de les écouter chez nous, et c’est aussi une grande fierté. 

Le festival a réussi à fidéliser son public libanais. S’est- il fait un nom prestigieux à l'étranger ?
Nous avons gagné la confiance des artistes et des agents internationaux.
Par ailleurs nous avons de plus en plus d’étrangers qui viennent au Liban pour assister au festival. Nous pouvons dire fièrement que nous avons réussi à créer un tourisme culturel. Beaucoup sont attirés par ce mélange intéressant et exotique de tourisme et de culture au cœur du Moyen Orient.

Quelle est l'importance des Master Classes qu'organise le festival ? 
Nous demandons chaque année à quelques musiciens d’en donner s’ils en ont le temps. Cela nous tient vraiment à cœur d’organiser ces Master Classes qui permettent un bel échange entre artistes et étudiants. Nous choisissons de jeunes musiciens libanais de haut niveau et leur offrons cette opportunité enrichissante.

Vous avez dit 'Ma mère est le moteur du festival' 
Ma mère est vraiment l’inspiration et le moteur de ce Festival. Sa passion est contagieuse. Nous poursuivons cette mission d’offrir au public libanais de la belle musique classique. Malgré les difficultés auxquelles nous sommes confrontés, nous recherchons toujours l’excellence et œuvrons pour garantir le succès du Festival. D'ailleurs on nous appelle « la résistance culturelle du Liban ». 

Qui est Laura El Khazen Lahoud ? 
J’ai la chance d’avoir été initiée très tôt par ma mère à la musique et à l’art. Bien que j’ai fait des études de Mathématiques, j’adore aussi la musique. L’un n’empêche pas l’autre. En fait il existe un lien important entre les Mathématiques et la musique. On dit que “La musique est un exercice caché d’arithmétique, l’esprit n’ayant pas conscience qu’il est entrain de compter”. Les Maths enseignent la rigueur et la logique. La musique permet de s’évader et de rêver. Je dirai que ces deux mondes sont complémentaires et se retrouvent dans le perfectionnisme.

Avez- vous des préférences concernant les compositeurs, et les morceaux de musiques ? 
J’aime beaucoup l’ouverture de Tannhäuser, bien que triste je la trouve superbe. Je m’y suis particulièrement attachée lorsque je venais de m’installer au Liban et qu’avec les coupures d’électricité, le CD de Tannhäuser revenait toujours à son début.

Vous éduquez vos enfants dans cet amour de l'art et de la musique ? 
Mes trois fils assistent à des concerts depuis leur jeune âge, ce qui fait qu’aujourd’hui ils apprécient beaucoup le festival et vont souvent à l’opéra avec des amis. C’est important de faire connaitre aux jeunes la musique classique et de les encourager à avoir l’esprit ouvert. Tout ce qui est beau plait naturellement aux jeunes. Nous encourageons les étudiants à assister à des concerts en leur accordant des prix réduits.

Des projets d’avenir ?
Bien sûr nous travaillons déjà sur les éditions 2020, 2021, etc.! Nous vous réservons de très belles surprises.

Un dernier mot ?
Le comité du Festival al-Bustan est très triste d’avoir perdu un de ses membres, notre chère May Menassa. May était une grande journaliste, écrivaine et amie. Elle donnait au Festival un support considérable. Son enthousiasme pour l’art et la musique était sans limites. Elle va nous manquer énormément.

Consultez le programme du Festival al-Bustan

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