Dans le cadre de French Vibes, le nouveau festival axé sur la scène française, lancé par Karim Ghattas, fondateur de Liban Jazz, en partenariat avec Eleftériadès et l’Institut Français du Liban, le mythique groupe marseillais de Hip Hop, IAM, a donné un concert le 9 octobre au Music Hall Waterfront. Inoubliable !
Ce soir, nous étions tous "nés sous la même étoile", celle d’avoir la chance d’être là, ce 9 octobre, au Music Hall Waterfront, face à IAM. Dès les premières secondes du concert, qui a débuté à 21h pile, sans aucune minute de retard, plus personne n’était assis dans son siège. Tous debout, tous bougeant des mains, tous ondulant du corps. Sur scène, Akhénaton, Shurik’n, Kheops et leur compères, aux platines ou au micro, parce que comme le dit Akhénaton, si les DJ n’avaient pas existé avec leur boucles, le Hip Hop n’aurait pas pu exister.
Dès les premières minutes du concert, on sent une chaleur exceptionnelle, des vibrations du public comme on en a rarement vu lors d’un concert à Beyrouth. Et du côté de la scène aussi, ce concert à Beyrouth, IAM l’attendait depuis 30 ans. Et voilà enfin ce souhait réalisé. Et comme l’attente a trop duré, de part et d’autre, ce soir-là, sur scène, ils interpréteront leurs classiques : ‘Né sous la même étoile’, ‘Petit frère’, ‘Du côté obscur’, ‘L’Enfer’, ‘Chez le Mac’, ‘Je danse le mia’, ‘Bad Boys de Marseille’… des titres issus en grande partie de leur album phare : ‘L’Ecole du Micro d’argent’ qui célèbre ses 20 ans.
En synergie, en mouvement, en pleine forme, les membres d’IAM ont tout donné ce soir-là, avec tant de générosité, d’authenticité, d’émotion. Un immense show. Et Beyrouth le leur a bien rendu ; durant deux heures, toutes générations confondues, les 20, les 30, les 40 ans, nous étions tous là, pour crier et danser, à l’unisson. Et Akhénaton ne cessait de lancer le mot "Beyrouth" dans son micro, comme pour haranguer la foule, l’inciter encore plus à vibrer dans la puissance de la poésie, leur poésie urbaine, ancrée au cœur de cette Méditerranée que nous avons en partage. ‘‘Si vous ne venez pas à Marseille, Marseille viendra à vous’’. Il ira même jusqu’à encourager les spectateurs à écouter et soutenir les jeunes rappeurs libanais.
Les membres d’IAM quitteront la scène brusquement, mais nous savons que ce n’est pas la fin. Ils reviendront pour un encore d’une bonne vingtaine de minutes. Et la soirée se termine en grande beauté, par le morceau ‘Demain c’est loin’, ce morceau mythique de 9 minutes, tiré de l’album ‘L’Ecole du micro d’argent’, souvent cité comme un hymne du rap français : Shurik’n et Akhénaton prennent tour à tour le micro pour clamer leur vers qui s’entrechoquent, où le paradis côtoie l’enfer, le béton et la rue. Le concert s’est terminé, mais la soirée pas encore, les spectateurs s’agglutinent encore plus au-devant-de la scène pour serrer une main, pour réclamer un autographe, pour discuter de la beauté de cette nuit. Le concert s’est terminé, mais la soirée pas encore, on emporte avec nous les émotions vives d’une nuit qu’on n’est pas près d’oublier. Merci IAM !
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