Hugues Reiner et le rapport de la musique à la poésie
24/11/2018|Zeina Saleh Kayali
Hugues Reiner est un immense chef d’orchestre et chef de chœur français, connu pour son talent et sa témérité. Pendant la guerre des Balkans, en pleins bombardements, il allait diriger des concerts à Sarajevo au mépris de tout danger pour démontrer que la musique rassemble les êtres et les cœurs et qu’elle est plus forte que les conflits. Mais là n’est pas notre propos, puisqu’il est question, aujourd’hui d’un récital de musique et de poésie où Hugues Reiner tient le rôle de l’organisateur et du pianiste.
Comment vous est venue l’idée de ce récital ?
Je suis un être raisonnablement irraisonnable, un musicien qui se jette dans l’arène. Au départ, je voulais aider un ami (un excellent ténor de très haut niveau) à sortir de sa mélancolie et je me suis retrouvé en train d’organiser, salle Gaveau à Paris, le dimanche 2 décembre, un récital de musique et de poésie où je l’accompagnerai au piano dans un programme de mélodies (Chausson, Duparc, Fauré…). A l’issue du concert, une centaine de poètes signeront leurs ouvrages ! La démarche consiste à aller chercher quelqu’un au fond de sa nuit noire, l’aider par les mots qui vont l’éclairer sur son chemin. Cet événement sera présenté par le poète et éditeur Sylvestre Clancier et placé sous l’égide du Pen club français.
Quel est votre lien à l’écriture ?
Il vient de loin. Tout d’abord, mon père, Silvain Reiner, était un écrivain connu. D’origine roumaine, il ne parlait pas un mot de français en arrivant en France à l’âge de 9 ans. Il devient journaliste, puis écrivain. Un écrivain c’est aussi une conscience. Un lanceur d’alerte, un éclaireur.
Et la poésie alors ?
La poésie résiste au consumérisme, elle est d’une liberté insensée. Cette émancipation permet à chacun de se délivrer. Les notes peuvent distraire alors que les lettres peuvent recentrer. La musique est une consolation immédiate, la littérature c’est du temps long.
Vous écrivez vous-même de la poésie ?
Oui, et celle qui me lit et m’encourage est la grande poétesse Venus Khoury Ghata. Elle m’a ouvert le cœur de l’écriture. Je suis d’une grande pudeur. C’est comme un poète qui se mettrait au piano devant moi. Il n’oserait pas. J’habite à Vernon et je lui envoyais des cartes postales. Elle est une excellente lectrice et une remarquable conseillère. Elle voit tout de suite ce qui est bon ou pas. Son domicile est un véritable cabinet de consultation poétique. La rencontre vers Venus vous ramène vers la poésie.
A savoir
Premier salon des poètes et de la mélodie française
Joachim Bresson, ténor
Hugues Reiner, piano
Dimanche 2 décembre à la Salle Gaveau à Paris
Prix des places 20 Euros, réservation au 0149530507
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