Quand votre neveu qui fête ses 7 ans vous annonce fièrement que pour son anniversaire il a reçu “des graines de tomates, de concombres et de persil”, quand votre nièce de 9 ans vous raconte pendant toute la durée du repas dominical les différentes actions qu’il faudrait entreprendre pour sauver la planète, quand tous les écoliers du monde sèchent les cours le vendredi 15 mars pour défiler dans les rues de leurs villes respectives, quand la marche du siècle envahit Paris etc., on se dit que le monde a changé, les priorités se sont enfin réorientées et que l’on entre dans une nouvelle ère portée par nos jeunes et plus jeunes.

Mais pour vraiment entrer dans une nouvelle ère, ne faudrait-il pas d’abord se débarrasser de nos anciens démons et savoir tourner la page ?
Notamment la page de la guerre libanaise.
Ne plus associer Liban et guerre, guerre et Liban comme le font bon nombre de gens que ce soit des citoyens, des journalistes, des artistes etc.
A force de garder la guerre présente, de parler du «phénix qui renait de ses cendres», nous nous attachons aux cordes du passé qui nous entravent dans notre marche vers un futur, quelqu’il soit.

De retour d’un voyage au Sri Lanka, j’attrape une revue culturelle à l’aéroport. L’un des titres disait : ne faudrait-il pas que nos artistes dépassent la guerre civile et se tournent vers autre chose ? Leur guerre s’est terminée en 2009, la nôtre en 1990.

Les plus vieux de nos jeunes ont aujourd’hui 30 ans. Ils n’ont pas connu la guerre et sont maintenant actifs dans le monde professionnel. Laissons-leur la possibilité de nous offrir un nouvel horizon.